Polaroid Miniportrait

Cela faisait longtemps que j’en rêvais, et j’ai pu enfin tester le mois dernier le Polaroid Miniportrait (gentiment prêté par Hélène). Et puis à force de parler de polaroids avec Poulette, ça m’a donné envie de bloguer un peu sur l’instantané.

Il s’agit d’un appareil produit au Japon dans les années 70, principalement pour réaliser les photos d’identité par les photographes professionnels (le format est parfait pour cette utilisation). Il est pourvu de quatre objectifs en verre et il est possible de déclencher autant de fois que l’on veut sur la même photo : en jouant avec les caches-objectifs on peut donc obtenir entre une et quatre photos différentes, avec des superpositions ou non. Il y a donc beaucoup de possibilités avec cet appareil, il permet une grande créativité.

Les deux contraintes sont qu’il faut se tenir à 1,20 mètre de l’appareil pour être dans la zone de netteté, mais le boitier contient un mètre pour s’y tenir ; et avec du film couleur (100 ISO) il faut soit être en extérieur avec du soleil, soit avoir un flash pour obtenir des clichés correctement exposés. Enfin, c’est un appareil excessivement lourd.

En plus de la possibilité de mettre un flash grâce à une griffe standard, on peut choisir l’ouverture (f/8, f/16 ou f/32) et la vitesse (1/125s, 1/60s ou pose longue). Il est compatible avec les films Fujifilm de type Filmpack (FP-100C
, FP-100C Silk
ou FP-3000B).

J’ai eu quelques difficultés à trouver une vitesse et une ouverture qui correspondaient à la puissance du flash, et c’est un appareil vraiment encombrant à manipuler et à transporter. Malgré ces détails, j’ai adoré l’utiliser, je me suis éclatée avec et j’ai testé un peu tout et n’importe quoi (une à quatre photos différentes, double expositions, flash, sans flash, etc). Je vous montre ici mes meilleurs tests.

Stéphanie, Woden, Luigi, Martin, Hélène (&Ruby)

Canon AE-1 Program + film Kodak Gold 200
périmé

Polaroid Miniportrait + film Fujifilm FP-100C Silk

Emeline on film

En ce moment j’ai beaucoup de choses à vous montrer (séances photos, review d’appareils, expérimentations, un swap, …) et c’est difficile de choisir par quoi commencer. J’ai néanmoins décidé de vous montrer aujourd’hui une série intimiste, faite avec la photographe Émeline Ancel-Pirouelle aka Britney Fierce sur les réseaux sociaux, qui s’est prêtée au jeu du modèle. C’était la première fois que je la rencontrais et j’ai été hyper touchée par cette femme, forte et sauvage à la fois. Il faisait nuit, donc nous avons du avoir recours à la lumière artificielle, ce avec quoi je suis moins à l’aise, mais je suis contente de ce qui ressort de cette séance. Avec une loutre et un dinosaure en guest, et des photos backstage faites par Romuleald (il faut que je les récupère d’ailleurs, car j’ai un post spécial backstage de prévu, car j’ai réussi à récupérer plein de photos de ce type de différentes séances).

Émeline Ancel-Pirouelle

Canon AE-1 Program
Film Agfa Vista 200 périmé + Kodak Gold 200 périmé

J’adore les Kodak Gold périmées, qui, dès que la lumière est un peu jaune, donnent des images complètement dorées. Mais pour un rendu plus naturel, je préfère toujours les Fujifilm ou les Agfa.

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Projet Lost Films #12

J’ai trouvé au marché aux Puces 24 pellicules oubliées de la Seconde Guerre Mondiale. Heureusement, le nom du photographe était avec : Maurice Jourtau, un médecin à Toulouse. Il était aussi soldat durant la Seconde Guerre Mondiale, maquisard et a gagné une médaille militaire après la guerre.
J’ai scanné les pellicules et commencé le projet Lost Films.

Chaque dimanche, je posterai dans le blog les photos d’une pellicule. Les photographies ont été prises entre 1936 et 1945. Il y a beaucoup de photos de la guerre et des photos des vacances de Jourtau avant celle-ci.
Vous pouvez lire l’introduction du projet avec mes recherches ici.
Pellicule #01Pellicule #02Pellicule #03Pellicule #04Pellicule #05Pellicule #06Pellicule #07Pellicule #08Pellicule #09Pellicule #10

Pellicule #11

Pellicule : Agfa Isopan ISS b&w 135mm
Tube : Kodak
Inscription : Gap 1/40

Cette pellicule était entourée dans du papier de soie et a sans doute été exposée dans la région de Gap en janvier 1940.


L’homme de droite porte le béret de chasseur alpin. La plupart des soldats le porte sur les pellicules suivantes, qui sont toutes prises en contexte montagnard donc je suis partie de l’hypothèse que Jourtau était dans un Régiment d’Infanterie Alpine (RIA) ou Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA).

Sur la pellicule précédente, les soldats pris en photo étaient à la caserne de Lauwe à Montpellier, qui accueillait le 81° Régiment d’Infanterie (RI). Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Montpellier abritait trois régiments, de la 31° Division d’Infanterie Alpine (DIA) :
– 96° RIA : 96° RI devenu RIA en 1939, régiment de réserve.
– 15° RIA : 15° RI devenu RIA en 1940, régiment qui a participé à la Bataille d’Amiens du 20 mai au 8 juin 1940. Ce jour-là 1200 hommes se sont rendus aux allemands et ont été abattus devant Saint-Fuscien.
– 81° RIA : 81° RI devenu RIA en 1939. D’après les informations que j’ai pu récupérer (qui sont parfois contradictoires sur les dates), il occupait des points stratégiques dans les Hautes-Alpes pour surveiller les italiens entre la fin de 1939 et le début de 1940, avant de monter se battre au niveau du Rhin, puis au nord du pays.

Les dates et lieux de ces pellicules sont globalement cohérents avec le parcours du 81° RIA, donc pourquoi pas. Après, j’ai peu de connaissances sur les corps d’armée durant la Seconde Guerre Mondiale, peut-être que la caserne de Lauwe a abrité des soldats allant dans d’autres régiments en août 1939. J’ai passé de longues heures à apprendre tout ce que je pouvais sur les DCA et RIA durant cette période, mais les informations sont peu nombreuses et souvent contradictoires et je n’ai pas accès aux mouvements précis qu’ont fait les régiments. Et les portraits sont le plus souvent pris de trop loin pour que l’on puisse lire le numéro de régiment sur le col. Spécialistes de la guerre, vous êtes les bienvenus.


Il s’agit de la caserne militaire de Gap, dans le quartier Reynier. Ce bâtiment abritait la compagnie d’éclairage et d’appui (CEA) du 11° BCA (donc les éclaireurs-skieurs ?). Le 11° BCA est parti au front en novembre 1939 d’après Wikipedia, pour combattre sur l’Aisne et l’Ourcq ; or sur cette pellicule, il s’agit déjà du début de l’année 1940. Je ne pense donc pas que ce soit le régiment de notre homme (à moins qu’il soit éclaireur-skieur, et que ce type particulier de soldat soit resté dans les Alpes ?)


Notre homme est toujours là.


Je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’un blessé, d’un mort, d’un entrainement ?


Des masques à gaz !


Il s’agit du masque T31 ou ANP (Appareil Normal de Protection) 31 (merci guerredesgaz.fr), fabriqué à partir de 1934 selon un prototype de 1931. Il s’agit du masque standard dont les soldats étaient dotés en 1939. Vous pouvez lire son mode d’emploi ici.


Notre fameux homme présent sur quasiment toutes les pellicules du lot … meilleur ami qui suivait Maurice Jourtau partout ? Beau-frère engagé dans le même bataillon ? Frère engagé dans le même bataillon ? Amoureux ? Double maléfique ? Patronus ? Maurice lui-même ? Je penche nettement pour la dernière hypothèse :). Surtout que beaucoup de ses portraits sont flous et mal cadrés, comme lorsque l’on prête notre appareil à une personne qui n’a pas l’habitude de s’en servir. En tout cas j’aime beaucoup ce portrait.

Si vous avez d’autres informations sur ces photos à propos d’éléments que je n’aurai su analyser, que vous reconnaissez des lieux ou des personnes, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires ! La suite dimanche prochain !