Projet Lost Films #12

J’ai trouvé au marché aux Puces 24 pellicules oubliées de la Seconde Guerre Mondiale. Heureusement, le nom du photographe était avec : Maurice Jourtau, un médecin à Toulouse. Il était aussi soldat durant la Seconde Guerre Mondiale, maquisard et a gagné une médaille militaire après la guerre.
J’ai scanné les pellicules et commencé le projet Lost Films.

Chaque dimanche, je posterai dans le blog les photos d’une pellicule. Les photographies ont été prises entre 1936 et 1945. Il y a beaucoup de photos de la guerre et des photos des vacances de Jourtau avant celle-ci.
Vous pouvez lire l’introduction du projet avec mes recherches ici.
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Pellicule #11

Pellicule : Agfa Isopan ISS b&w 135mm
Tube : Kodak
Inscription : Gap 1/40

Cette pellicule était entourée dans du papier de soie et a sans doute été exposée dans la région de Gap en janvier 1940.


L’homme de droite porte le béret de chasseur alpin. La plupart des soldats le porte sur les pellicules suivantes, qui sont toutes prises en contexte montagnard donc je suis partie de l’hypothèse que Jourtau était dans un Régiment d’Infanterie Alpine (RIA) ou Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA).

Sur la pellicule précédente, les soldats pris en photo étaient à la caserne de Lauwe à Montpellier, qui accueillait le 81° Régiment d’Infanterie (RI). Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Montpellier abritait trois régiments, de la 31° Division d’Infanterie Alpine (DIA) :
– 96° RIA : 96° RI devenu RIA en 1939, régiment de réserve.
– 15° RIA : 15° RI devenu RIA en 1940, régiment qui a participé à la Bataille d’Amiens du 20 mai au 8 juin 1940. Ce jour-là 1200 hommes se sont rendus aux allemands et ont été abattus devant Saint-Fuscien.
– 81° RIA : 81° RI devenu RIA en 1939. D’après les informations que j’ai pu récupérer (qui sont parfois contradictoires sur les dates), il occupait des points stratégiques dans les Hautes-Alpes pour surveiller les italiens entre la fin de 1939 et le début de 1940, avant de monter se battre au niveau du Rhin, puis au nord du pays.

Les dates et lieux de ces pellicules sont globalement cohérents avec le parcours du 81° RIA, donc pourquoi pas. Après, j’ai peu de connaissances sur les corps d’armée durant la Seconde Guerre Mondiale, peut-être que la caserne de Lauwe a abrité des soldats allant dans d’autres régiments en août 1939. J’ai passé de longues heures à apprendre tout ce que je pouvais sur les DCA et RIA durant cette période, mais les informations sont peu nombreuses et souvent contradictoires et je n’ai pas accès aux mouvements précis qu’ont fait les régiments. Et les portraits sont le plus souvent pris de trop loin pour que l’on puisse lire le numéro de régiment sur le col. Spécialistes de la guerre, vous êtes les bienvenus.


Il s’agit de la caserne militaire de Gap, dans le quartier Reynier. Ce bâtiment abritait la compagnie d’éclairage et d’appui (CEA) du 11° BCA (donc les éclaireurs-skieurs ?). Le 11° BCA est parti au front en novembre 1939 d’après Wikipedia, pour combattre sur l’Aisne et l’Ourcq ; or sur cette pellicule, il s’agit déjà du début de l’année 1940. Je ne pense donc pas que ce soit le régiment de notre homme (à moins qu’il soit éclaireur-skieur, et que ce type particulier de soldat soit resté dans les Alpes ?)


Notre homme est toujours là.


Je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’un blessé, d’un mort, d’un entrainement ?


Des masques à gaz !


Il s’agit du masque T31 ou ANP (Appareil Normal de Protection) 31 (merci guerredesgaz.fr), fabriqué à partir de 1934 selon un prototype de 1931. Il s’agit du masque standard dont les soldats étaient dotés en 1939. Vous pouvez lire son mode d’emploi ici.


Notre fameux homme présent sur quasiment toutes les pellicules du lot … meilleur ami qui suivait Maurice Jourtau partout ? Beau-frère engagé dans le même bataillon ? Frère engagé dans le même bataillon ? Amoureux ? Double maléfique ? Patronus ? Maurice lui-même ? Je penche nettement pour la dernière hypothèse :). Surtout que beaucoup de ses portraits sont flous et mal cadrés, comme lorsque l’on prête notre appareil à une personne qui n’a pas l’habitude de s’en servir. En tout cas j’aime beaucoup ce portrait.

Si vous avez d’autres informations sur ces photos à propos d’éléments que je n’aurai su analyser, que vous reconnaissez des lieux ou des personnes, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires ! La suite dimanche prochain !

Purple hike

Quelques randonnées en violet dans l’arrière-pays. En vrac des clichés pris du haut du Pic Saint-Loup, d’un fossile d’empreinte d’ammonite, du village abandonné de Montcalmès, du hameau abandonné de Lavène et d’une trouvaille faite dans une décharge sauvage (c’est majoritairement du mouton).

Canon AE-1 Program + film Lomography Lomochrome Purple XR 100-400

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