# Récupérer Nos Corps

Violences systémiques, gynécologiques et obstétricales envers nos sexes dans le cadre de la santé – Essai & série photographique

 

Axe de recherche

Le sexisme et la misogynie sont à l’origine de violences et abîment nos corps et nos sexes même dans le domaine de la santé. Le corps médical et plus particulièrement les domaines gynécologique et obstétrique sont des outils du patriarcat afin de contrôler nos corps, notre reproduction et notre sexualité. On s’intéresse moins à notre santé et à notre bien-être qu’à notre travail reproductif et aux injonctions auxquelles nous devons nous plier.
Cet essai présente toutes les violences auxquelles une personne ayant une vulve peut être confrontée au cours de sa vie en France aujourd’hui (et pas que d’ailleurs, car une personne sans vulve sous traitement hormonal peut aussi y être confrontée), en lien avec sa santé génitale. Il s’agit des violences gynécologiques et obstétricales dont le hashtag #PayeTonUtérus a permis aux personnes concernées de libérer leur parole depuis 2014. Ces violences, nourries par le sexisme et l’héritage d’un système de formation et d’une culture carabine misogyne qui défend les sien·ne·s à tout prix, sont d’ailleurs accentuées envers les minorités.
Il s’agit également de mettre en lumières les violences d’un système de santé et d’un système de recherches qui se développent au sein d’une société qui a un réel désintérêt pour les problèmes de santé et d’hygiène des femmes et d’autres personnes concernées : recherches tardives sur nos organes génitaux, pas nécessairement de développement de soins spécifiques adaptés et sans danger, des errances diagnostiques et thérapeutiques, etc. Mais en parallèle, ces systèmes n’ont pas hésité à exploiter des minorités (et particulièrement les femmes racisées) au nom de la science, pour des questions de santé publique, dans une optique de protéger les hommes cisgenres blancs.
Les violences systémiques d’un système capitalisme qui nous vend des produits toxiques en utilisant des injonctions envers nos corps sont aussi traitées : des produits d’hygiène intime inutiles et nocifs, aux protections périodiques contenant des composants toxiques, en passant par les dérives des applications permettant de suivre son cycle menstruel.
Enfin, ce travail, qui s’inscrit dans une longue lignée de travaux militants, présente les réappropriations féministes des savoirs gynécologiques par les concerné·e·s, afin de pallier les manques et lutter contre ces violences : self-help, mise en commun des connaissances, organisation entre nous, recherche de solutions de soins alternatives, dénonciation des violences, etc.

Ce travail, résolument féministe et réalisé depuis 2019 par une personne concernée par ces questions, aborde ce sujet au-travers d’un prisme intersectionnel et inclusif. La finalité serait de le publier dans un ouvrage qui présenterait à la fois l’essai, les témoignages et les photographies.

Série photographique

Afin d’illustrer cet essai je réalise une série de photographies en collaboration avec des personnes concernées par ces violences et réappropriations. Je collabore dans une idée de diversité, de pluralité des voix et de sortir aussi de nos normes culturelles : c’est-à-dire ne pas donner la parole et photographier uniquement des personnes femmes cisgenres, hétérosexuelles, jeunes, blanches, minces, valides, etc.
Ces collaborations s’organisent autour de deux axes :
– Un court témoignage en rapport avec le sujet dans la direction que souhaite prendre la personne, en fonction de ses idées et de son vécu.
– Quelques clichés afin de l’illustrer. Ces clichés peuvent explorer des facettes très différentes du sujet : de son corps, de sa vulve, d’un objet représentant sa vulve, de sa vulve censurée, de masturbation, de ses menstruations sur des protections hygiéniques, de ses protections hygiéniques préférées propres, de ses huiles essentielles anti-douleur, de ses vêtements tâchés par ses menstruations, de ses sex-toys, de ses produits préférés pour son hygiène intime, de sa tisane infusée anti-douleur syndrome prémenstruel, des cicatrices de sa césarienne, des cicatrices de son hystérectomie, de l’intérieur de sa vulve avec un spéculum, de son col de l’utérus, de son corps en position gynécologique, de ses zines féministes d’auto-gynécologie, de ses résultats de tests d’IST, d’elle en train de faire un examen d’auto-gynécologie, … Il s’agit d’idées en vrac, qui peuvent être bien sûr enrichies d’autres propositions.

Il est tout à fait possible que le témoignage soit anonymisé, tout comme les photographies : il n’est donc pas obligatoire de voir la personne, son visage ou son nom. Les clichés peuvent par exemple tout à fait représenter une nature morte de produits ou d’objets que la personne utilise.
Le choix du médium (photographies argentiques couleur ou monochrome) entraîne une diversité des rendus, plus ou moins fidèles à la réalité, avec l’utilisation éventuelle de techniques alternatives.

L’appel à collaboration est encore ouvert, et il est possible de me joindre par mail : lafillerenne[at]gmail.com.

Presse & expositions

2024 / Optiko Journal, analogue photography in print, vol. 4
2022 /
Exposition Récupérer Nos Corps, Festival Intersection x Association LGBTQIA+ Berry, Antre Peaux, Bourges (France)
Exposition Récupérer Nos Corps, Café Rosa, Lyon (France)
Analog Forever Zine : NSFW | Featured Photographer: La Fille Renne – “Reclaiming Our Bodies: Systemic, Gynecological, and Obstetric Violence Towards Our Sexes in the Framework of Health”
Exposition Romy Alizée, La Fille Renne, Scène Nationale d’Orléans, Orléans (France)
JT 19/20 France 3 Centre Val de Loire, 3 mars
Magcentre : Orléans: les corps noirs ouvrent le bal des Performances, de Bernard Cassat
Newsletter Mère Alors #22 : Cinquième trimestre : le berceau des inégalités
Brainto : Récupérer Nos Corps
2021 /  Analog Forever Magazine’s Top 40 Analog Photographs of 2021
Fisheye Le Mag : « Si tout le monde sait dessiner un pénis et des testicules, une vulve ou un clitoris posent problème »
Fisheye Le Mag : Les images de la semaine du 07.06.21 au 13.06.21
Fisheye Le Mag : Les images de la semaine du 12.07.21 au 18.07.21
Fisheye Le Mag : Vos découvertes préférées du mois de juin 2021
Mini Polysème #11 – Existence et visibilité des personnes intersexes, transgenres et aux orientations marginalisées
2020 / Epectase #1
Convergences : Pour décortiquer les tabous, pour lutter, pour changer les jeux: « savoir c’est déjà un peu mieux pouvoir »

Extraits de la série photographique

Merci aux personnes qui m’ont déjà livré leur témoignages et qui sont présentes sur les photographies présentées ci-dessous : Angrboda, Britney Fierce, Pauline, Anonyme, Praline Goupil, Louise, Dentelle, George, Lucie, Louve, Charlotte, Carla, Magda, Zoé, Daphné, Lucie Babayan, Romane, Lisa, Eugénie, Julie, Marion, Mathilde, Mélissa, Annarita, Numa, Adèle, Elisa, Marlone, Marion, Angie, Guillaume, Raphaëll, Bastien, Yuna, Judith, Birdy, Sarah, Lou, Cami, Billy, Daphné, Zora, Roxanne, Bruce, Yann, Anonyme, Nyx, Emma, Julia, Augusta, Lou, Camille, Mélanie, No, Nanténé, Clémence, Ophélie, Charlène, Jessica, Aaron, Anna Célestine, Laure, Laura, Léon, Fleur, Ewa, Margaux, Nina, Rose, Loé, Julie & Charlène.

Iels sont de tout genre, vivent partout en France et ont entre 19 ans et 109 ans.

Ces photographies traitent de différents sujets liés à l’essai et illustrent déjà environ 80 témoignages portant sur : l’injonction à cacher les vulves, l’injonction à cacher les menstruations et les protections périodiques, l’utilisation d’infusions contre les douleurs menstruelles, les violences enbyphobes, la mastectomie, les violences gynécologiques, les violences obstétricales, les actes sans consentement, les effets secondaires des contraceptions, les mauvaises prises en charge suite à un viol, la non prise en compte de la douleur, les violences grossophobes, le HPV, les procédures médicales non adaptées à tous les corps, la stérilisation choisie, la grossesse, les soins par les plantes, l’IVG, la comparaison avec l’Allemagne, la pose de DIU, le SOPK, l’injonction à avoir un cycle menstruel, la réappropriation, le point du mari, la chirurgie réparatrice, les violences verbales, les violences transphobes, la nymphoplastie, l’injonction à cacher l’éjaculation de la vulve, les errances thérapeutiques, les infections urinaires à répétition, les protections périodiques et autres produits quotidiens en contact avec les vulves avec des composants toxiques, l’endométriose, les errances diagnostique, la désinformation, la culpabilisation, le manque d’accompagnement post-IVG, l’auto-gynécologie, la normalisation de la déresponsabilisation du conjoint lors d’IVG, les menstruations post-IVG, l’injonction à une peau imberbe, l’observation du col de l’utérus, la réappropriation des savoirs, les forceps, le matériel gynécologique, les spéculum, l’injonction à cacher la masturbation du clitoris, l’injonction à allaiter ou non, l’utilisation d’un liquide bleu par les marques de protections périodiques, les violences psychophobes, les violences lesbophobes, l’injonction à enfanter, la peau du pubis abimée par des traitements dermatologiques, la perforation de l’utérus lors de la pose d’un DIU, la prescription de traitements hormonaux cancérigènes aux femmes trans, les violences intersexphobes, l’accouchement physiologique, la visibilisation et l’accès à l’information sur les dicklits,
sur la masturbation, l’utilisation de CBD contre les douleurs menstruelles, l’obligation d’avoir une contraception hormonale avec certains traitement même sans sexualité avec risque de grossesse, retirer seul-e son DIU, le système obstétrical français VS le système obstétrical écossais, le périnée après épisiotomie, traitement contre le vaginisme, l’invisibilisation du cycle menstruel chez les femmes trans, de vaginoplastie, etc.

ATTENTION ! Sur certaines photographies sont visibles sang menstruel, vulves ou col de l’utérus.