Palerme et ses catacombes





Photos de Peter Hujar.

Les catacombes capucines de Palerme m’interpellent par rapport à l’état de conservation des morts qu’elles renferment. J’ai toujours beaucoup d’intérêt pour les différentes méthodes de conservation qu’on utilise pour figer le vivant, qu’il s’agisse de taxidermie, montages ostéologique, conservation aqueuse, thanatopraxie, … Et je suis aussi stupéfiée par la conservation naturelle qui peut avoir lieu parfois dans des conditions climatiques particulières, pour donner ce qu’on appelle des momies (couplées ou non avec un embaumement). Je connaissais déjà certains exemples de cela (Ötzi ; des celtes retrouvés dans des tourbières ; et de façon beaucoup plus récente, ma fascinante Élisabeth Siddal) ; mais il y a peu j’ai découvert des photos des catacombes capucines de Palerme et l’état de certains corps est vraiment étonnant.

Ces catacombes, situées donc en Sicile, contiennent plus de 2000 morts. Le plus ancien est Silvestro da Gubbio, mort en 1599. La plupart y ont été placés durant le XIXe siècle. Il s’agissait à l’époque de religieux rattachés au monastère, mais au début du XXe siècles, des laïcs les ont rejoints. Les derniers corps y ont été placés dans les années 1920.
Les corps ont d’abord subit une dessiccation : ils ont été séchés sur des dalles en terre cuite pour se vider de leurs fluides corporels. Après cette étape ils ont été lavés au vinaigre. Éventuellement, on a pu placer des plantes dans les corps pour atténuer l’odeur de la cadavérine et de la putrescine. Ils étaient ensuite parés et exposés. L’atmosphère sèche très particulière des catacombes a ensuite participé à la conservation des corps sur le long terme.
Les corps de cette crypte ont toujours été destinés à être exhibés, pratique très rare en Occident où la mort est très souvent cachée. C’est le reflet de pratiques anciennes, avec la croyance d’un pouvoir chamanique présent dans les dépouilles. Cela pourrait venir d’une idée de composer une nature morte (memento mori) afin de nous rappeler notre fin inéluctable ; ou d’une perception d’un acte presque divin dans la conservation d’un corps.
Ces témoins du passé momifiés sont très importants pour les anthropologues, à qui ils livrent des informations précieuses sur d’anciennes populations comme leurs habitudes alimentaires ou les maladies qui les affectaient.
Les clichés les plus marquants sont ceux de la petite Rosalia Lombardo, morte à 2 ans en 1920 d’une pneumonie et embaumée par Alfredo Salafia.

Sources :
Pas de repos éternel, A. A. GILL, National Geographic, 113, 2009
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catacombes_capucines_de_Palerme

Aves

Petit tour des derniers spécimens que j’ai nettoyés. Le premier crâne correspond au squelette d’un (très) jeune pigeon biset (Columba livia), tombé du nid. Je l’ai nettoyé par la méthode des dermestes. Le rendu est très propre, quoi qu’il commence à rendre un peu de gras. J’ai recollé les os du crâne mais cela mis à part, je ne compte pas le monter compte tenu de sa taille et de son immaturité (je n’ai pas les épiphyses des os longs).
Le second crâne est un jeune passereau que je n’ai pas pu identifier. J’ai également utilisé la méthode des dermestes pour le nettoyer et je ne compte pas non plus le monter.

Anatomie(s) & Pathologies : les collections morphologiques de la Faculté de Médecine de Strasbourg, de Le Minor, Billmann, Sick, Vetter et Ludes.
C’est un chouette livre qui présente les collections d’anatomie de la faculté de médecine de Strasbourg, avec une présentation de l’histoire de cette collection, des collections d’anatomie normale, d’anatomie pathologique, d’embryologie et également un chapitre sur les expérimentations perpétrées par les nazis dans la faculté au cours de la seconde guerre mondiale. Il est richement illustré et les auteurs ont réalisé de fines recherches pour le texte (l’histoire de la collection est très bien documentée). Par contre j’ai l’impression que ce livre a plus un but de faire un synthèse sur les différents travaux de recherches qu’ont pu faire les auteurs (chacun a publié un certain nombre d’articles avec un travail fait sur des pièces de la collection), qu’un but de vulgarisation pour le public : en effet je ne pense pas que le jargon médical employé dans cet ouvrage soit facilement accessible à une personne sans connaissances anatomiques et pathologiques.

Oryctolagus cuniculus

Beaucoup de lapins (Oryctolagus cuniculus) vivent dans les dunes et j’en trouve presque à chaque ballade. Au delà du processus de décomposition, à chaque fois, je trouve leurs textures intéressantes.