Polaroid Automatic 330 + film Fuji FP-100C Silk
Utiliser du Instax Wide dans un Polaroid Land Camera
En mai j’ai été réquisitionnée pour faire des polaroids à un mariage (youhou Nico !) avec un Instax Mini et un Instax Wide. Le Wide a décidé de tomber en panne ce jour là, et depuis, impossible de le faire fonctionner. Il s’allume, la photo sort, mais l’obturateur ne s’ouvre pas, donc aucune photo ne peut être prise. Après ça je me suis donc retrouvée avec un Wide à moitié fonctionnel et quatre packs de films à utiliser.
J’ai donc décidé de trouver le moyen de les utiliser dans mon Polaroid 330 Land Camera. Le processus est assez long et contraignant, mais facile à faire.
Il faut donc :
- un Instax Wide
(modèle 200 ici) - un polaroid qui prennent les formats de film 100 comme les Fujifilm FP-100C
(un 330 Land Camera ici) - un pack d’Instax Wide
vide - un pack d’Instax Wide
plein - un pack de film Fujifilm comme les FP-100C
vide
Dans le noir, il faut sortir une photo du pack d’Instax plein et la mettre dans le pack vide de FP-100C. Pour cela il faut démonter le pack de FP-100C pour pouvoir glisser la photo entre la bordure et la couche plastifiée.
On doit obtenir ça, un film bien calé dans le pack de FP-100C, bordure vers le haut. Toujours dans le noir, il faut ensuite chargé le pack dans le polaroid. On peut ensuite aller à la lumière et prendre une photo. Attention cependant aux réglages : les films Wide ont une sensibilité de 800 ISO, tandis que les appareils Polaroid Land Camera en ont une seulement de 75 ISO (avec la possibilité de mettre en 3000 ISO si l’appareil est aussi fait pour le noir et blanc). Si vous prenez une photo avec une forte luminosité, cela va totalement la brûler. Je n’ai pas encore réfléchis à cet aspect en détail, mais en utilisant l’appareil en basse luminosité, c’est faisable.
Une fois que la photo est prise il faut retourner dans le noir, sortir la photo du pack de FP-100C, pour la remettre à nouveau dans le pack d’Instax vide. Et là il est très important que la large bordure blanche soit vers le haut. Vous pouvez ensuite charger le pack dans l’Instax Wide, allumer l’appareil et appuyer sur le déclenchement (en lumière si le déclencheur est bloqué comme le mien, ou dans le noir si ce n’est pas le cas, sinon vous aurez une double exposition). Cette étape est indispensable, car c’est en passant dans les rouleaux de sortie de l’appareil que les produits chimiques se répandront dans les couches du film et révèleront l’image.
Mon premier essai, trop exposé, qui a donné une image totalement brulée :
Deuxième essai avec une meilleure exposition. Les imperfections (là où les produits ne se sont pas répandus) sont dues au fait que je n’avais pas pris la peine de mettre le film dans un pack d’Instax vide pour la passer dans l’appareil Instax Wide. La photo est alors passée dans les rouleaux sans être parfaitement droite et cela a joué sur le développement :
Troisième essai. L’exposition est bonne, la photo est passée dans les rouleaux correctement en étant bien rangée dans son pack, mais elle est tout de même floue. C’est parce que j’ai essayé de prendre ma photo en la mettant dans le pack de FP-100C, mais sans la coincée derrière la couche plastifiée. Total, la photo se baladait dans le pack comme elle voulait, tout en faussant les réglages pour la mise au point :
Avec tous ces problèmes corrigés, on arrive à de bonnes photos :
La bande noire vient du fait que les photos d’Instax sont légèrement trop petites pour les packs de FP-100C et ont tendance à se balader de gauche à droite :
Pourquoi faire ce genre de manipulations, globalement pénibles à faire (avec tous ce qu’il y a à faire dans le noir) ? Et bien pour plusieurs raisons :
- Et bien déjà lorsque vous avez comme moi un Instax Wide à moitié fonctionnel et des packs de film en réserve.
- Même avec un Instax qui fonctionne bien, cela peut être intéressant car les Polaroid Land Camera offre plus de possibilité pour les réglages. Je crois savoir que vous êtes nombreux à vous plaindre que le flash se déclenche tout seul et à tendance à gâcher les photos sur ces modèles. Et bien ce problème n’existe pas sur les Polaroid Land Camera.
- La possibilité de faire la mise au point manuellement, ce qui n’existe pas sur les Instax.
- Et puis tout simplement parce que l’optique est (selon moi) meilleure et le rendu plus joli.
Je ne sais pas si cela vous a convaincu, mais ça me permet en tout cas de descendre mon stock de films, sans avoir à racheter ou à faire réparer mon Instax Wide (parce que pour un appareil acheté à 5 € en brocante, je ne veux pas trop m’investir dessus).
Et au passage, un gros merci à Claire et Nicolas, puisque sans leur mariage, je n’aurai jamais eu l’idée de me lancer là-dedans.
Polaroid Automatic 350
Aujourd’hui je vais vous parler du Polaroid Automatic 350 Land Camera, produit aux USA entre 1969 et 1971. J’ai eu cet appareil en même temps que le Polaroid 330, dont je poste très régulièrement des photos ici.
C’est un modèle très semblable, à savoir un polaroid télémétrique qui utilise des filmpack, ce qui donne des images instantanées de 8.5 x 10.8 cm. Il est semi-automatique, avec un œil électrique qui permet de régler l’ouverture du diaphragme en fonction de l’intensité lumineuse. Il possède un objectif 114mm avec trois lentilles en verre, une ouverture entre f/8.8 et f/42 et une vitesse entre 1/1200s et 10s. Il fait la mise au point entre 0.9m et l’infini et accepte les films couleur ou noir et blanc.
Les seules différences qu’on peut observer sont la présence d’une très bonne optique en verre Zeiss Ikon sur le 350, et au lieu d’être en plastique, le corps de l’appareil est en métal. Le strap est également en cuir au lieu d’être en nylon. On a donc deux modèles similaires mais avec un 330 un peu plus cheap.
Le problème qu’on rencontre sur ces appareils est celui du système d’alimentation : il fonctionne avec des piles 532 3V qu’on ne trouve plus en France. Sur le 330, j’avais acheté un bête adaptateur pour deux piles AAA 1,5V. Le 350 en revanche fonctionne avec deux piles 3V, une pour l’œil et une pour le minuteur qui se trouve au dos du boitier (un minuteur existe également sur le 330 mais il est mécanique). J’ai donc acheté un autre adaptateur mais certains fils étaient dessoudés. J’ai donc attendu plusieurs mois que je puisse me faire prêter un fer à souder. Je ne savais pas exactement où se soudaient les fils dessoudés, donc j’ai refait un circuit fermé un peu au hasard, en condamnant le système du minuteur, et ça a fonctionné ! Hop, j’y ai mis deux piles, j’ai tout consolidé au gaffer, et c’était parti. Pour voir les étapes de la modification (sans passer par la case soudure), vous pouvez voir ça ici.
J’ai décidé de tester l’appareil avec un nouveau type de films, les Fujifilm FP-3000B, un film noir et blanc qui n’est plus produit depuis l’année dernière, mais qu’on trouve encore sur le net. J’ai donc fait quelques tests mais je me suis très vite rendue compte que le télémètre est décalé :(. En effet sur chaque photo, la zone de netteté est 5-10 cm derrière le sujet. J’ai lu sur différents forums que ça pouvait arriver, mais je n’ai aucune idée de comment réparer ça. J’ai ouvert le boitier du télémètre mais tout est propre et rien ne semble anormal à l’intérieur. Si quelqu’un a une idée ou un conseil, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.
Outre que mes photos ne sont pas nettes, j’aime beaucoup le rendu du FP-3000B. Le gris est beau, les contrastes aussi, et comme sa sensibilité est de 3000 ISO, il est facile de faire des photos de nuit en faible lumière.
Contrairement au film équivalent en couleurs (le Fujifilm FP-100C), les négatifs peuvent être scannés sans les traiter préalablement à la javel. Il suffit de les scanner avec un scanner et d’inverser l’image sur Photoshop. Comme les négatifs ont bien plus d’informations que les positifs (les polaroids qu’on obtient), c’est intéressant de pouvoir le faire. Voilà ce que cela a donné pour ces photos :
J’espère que l’article vous aura plu. De mon côté j’ai hâte de le tester avec du film couleur, et ces appareils sont toujours aussi agréables à utiliser. Le rendu est toujours top, les films restent financièrement abordables et vraiment, je ne saurai m’en passer :).