Exposition La vie en Kodak

J’ai vu l’exposition La vie en Kodak, réalisée par François Cheval (directeur du musée Nicéphore Niépce) et Gilles Mora (directeur artistique du Pavillon Populaire de Montpellier). On peut toujours la visiter à Montpellier au Pavillon Populaire jusqu’au 17 mai, et je l’ai trouvée assez incroyable. Le sujet porte sur les Colorama publicitaires de Kodak, accrochés entre 1950 et 1990 dans le hall de la gare Grand Central à New York (565 Colorama s’y sont succédés). Ces publicités panoramiques pour la marque, hautes en couleurs et de taille hors-norme, étaient de véritables odes au rêve américain ; et à la société de consommation, qui avait besoin de couleurs et de grands sourires après la période de privation que les États-Unis ont traversé durant la Seconde Guerre Mondiale. En 1950, les films couleurs ne représentaient que 2% du chiffre d’affaire de Kodak, et la marque a utilisé ces campagnes publicitaires pour valoriser les Ektachromes, leurs films couleurs inversibles (diapositives) de l’époque. En plus du fait que ces publicités aient été réalisées avec des Ektachromes, des produits Kodak sont photographiés dans chacune d’elles, le plus souvent des appareils photographiques.

Les Colorama sont incroyables, tant dans les couleurs, que les poses ou choix des cadres, parfois totalement kitchs et absolument pas naturels. Ils représentent toujours des moments importants de la vie : vacances, Noël, réunions de famille, remises de diplômes, … Ce sont des tableaux idylliques qui dépeignent la famille américaine parfaite, souriante, sans défaut, dans un esprit très conservateur. La mixité sociale n’est représentées qu’à la fin des années 60 dans ces publicités, avec l’apparition d’afro-américains dans un premier temps puis des personnes d’origine asiatique quelques années plus tard (les amérindiens ne font par contre qu’office de figurants caricaturaux). Elles ont tout de même un goût de propagande, et ciblent l’américain moyen dans son quartier résidentiel qui croit au rêve américain.

Outre cet édifiant témoin d’une partie de la société et de la culture américaine des années 50-70, je crois que ce sont les prouesses techniques cachées derrière qui m’interpellent le plus. Ces publicités mesuraient 18 x 5.5 mètres et étaient éclairées par plus d’un kilomètre de tubes lumineux. L’exposition montre 80 reproductions plus petites bien-sûr (1.2 x 0.4 mètres), mais tirées d’après les positifs d’Ektachromes, conservés au musée Nicéphore Niépce (Chalon-sur-Saône). D’après les textes de l’exposition, chaque étape de la création de ces Colorama demandait des efforts hors-normes. Pour contourner le problème des pellicules peu sensibles (Ektachrome de 5 ISO au début des 50’s, avec des poses de 1s et f/32 pour avoir une grande profondeur de champ), de nombreux éclairages supplémentaires étaient requis pour les prises, réalisées avec des appareils panoramiques bricolés par les ingénieurs de Kodak. Ils ont commencé avec une chambre 18x24cm, puis la chambre Deardorff Banquet de 20x50cm, le monstrueux Fairchild K-38 Aerial, la chambre Deardorff 12x25cm, la Linhof Technorama, puis un appareil au format 135mm à partir de 1986. Les tests nécessitaient environ 135 mètres de pellicule, le développement durait plus de 16h et la retouche devait demander un temps incroyable sur ces images de 100 m², fabriquées à partir de 41 bandes de positifs transparents scotchées ensemble et recouvertes d’un fin vernis pour matifier l’image. Bref, un travail colossal qui était renouvelé toutes les trois semaines !

L’exposition comporte également deux vidéos, une projection des Colorama et une vitrine avec les appareils photographiques présents dans les publicités. Voilà pour cette review rapide. Vous pouvez retrouver toutes ces informations dans le catalogue de l’exposition La vie en Kodak : colorama publicitaire de la firme Kodak de 1950 à 1970 de François Cheval et Gilles Mora ; ou dans un livre plus ancien, Colorama: The World’s Largest Photographs From Kodak and the George Eastman House Collection de Alison Nordstrom et Peggy Roalf.

J’ai une vieille Ektachrome-X 64 qui m’attend dans mon frigo (du début des 70’s), et ça me donne encore plus envie de la tester (je vous arrête tout de suite, oui elle nécessite un traitement E4, ce qui n’existe plus, mais je pense la traiter en traitement croisé).


Christmas carolers -1961 – Photographe : Neil Montanus © KODAK


Children’s make believe parade, Rochester, New York – 1970 – Photographe : Lee Howick © KODAK


Snapshots at Christmas – 1957 – Photographe : Charlie Baker © KODAK


Sterling Gardens, Tuxedo, New York – 1969 – Photographe : Normal Kerr © KODAK
Un des premiers Colorama avec des afro-américains … tout de même séparés de l’autre couple par les tulipes.


Jasper National Park, Canada – 1960 – Photographe : Peter Gales © KODAK


Saturday night bath – 1964 – Photographe : Lee Howick © KODAK


Tugboat under Brooklyn Bridge, New York City – 1958 – Photographe : Ralph Amdursky © KODAK

Caroline on film, part 1

Hello I’m Wild <3
Sac pour matériel photographique : Ona / Tatouages : Nad, Mors & Suzan Grimm

C’est le grand retour de mon Zenit 11, que je n’avais pas utilisé depuis le mois d’août. Sur les dernières pellicules, de grandes rayures bleues horizontales apparaissaient sur toutes les photos, de nombre variable, signe que les négatifs étaient rayés. Après examen, j’ai vu que le boitier avait bien pris le sable à la plage et j’ai aspiré le contenu. Malheureusement les rayures sont toujours là, beaucoup moins nombreuses et plus fines, mais c’est pénible de devoir photoshoper les portraits pour enlever les rayures qui traversent les visages. Si vous avez une idée/astuce pour ne plus avoir cet effet (au final je ne sais pas si c’est toujours du sable qui le provoque ou un défaut du boitier), n’hésitez pas.

Zenit 11 + film Kodak ColorPlus 200

Lovely gear

Pour changer un peu des appareils photos et des pellicules, je voulais vous présenter aujourd’hui trois nouvelles acquisitions en rapport avec la photographie (enfin, nouvelles de ces neuf derniers mois :D), qui sont devenues totalement indispensables pour moi 🙂 .

LE SAC. Avec les randonnées et les voyages, ça devenait indispensable de trouver un sac pratique et assez grand pour mes appareils photos. Caroline me faisait bien envie avec son sac Beiuns, et The Dainty Squid avec ses sacs ONA, mais c’est finalement dans une brocante que j’ai trouvé le mien, et ça a été le coup de cœur. C’est un Lafuma des années 50-60, comme neuf, en toile imperméable, avec plein de poches, et des renforts en bois et métal (!) dans le dos. J’adore son vieil écusson de Haute-Savoie, il est très grand, et il est très confortable à porter, même lourd. Pour vous donner une idée, les poches de côté son assez grandes pour accueillir une bouteille isotherme et une tasse. Le seul désaventage est qu’il n’a pas de poches renforcées avec des mousses spéciales pour y caler des appareils photos, mais ça s’achète 🙂 .

J’ai fini par investir dans un posemètre, le Sekonic Twinmate L-208, parce que la plupart des mes appareils n’ont pas de cellule, et cet outil me facilite beaucoup la vie. Il me permet aussi de ressortir certains appareils du placard. J’ai préféré en acheter un qui ait un look un peu old school plutôt que ceux qui ont un affichage LCD. Depuis, pas d’erreur d’exposition, je le trouve performant. Pour vous expliquer rapidement le fonctionnement, vous lui donner le paramètre de la sensibilité de la pellicule, vous mesurez la lumière, et il vous dira quel couplage ouverture/vitesse d’obturation utiliser sur votre appareil photo.

Pour finir, j’ai également trouvé d’occasion cette petite merveille, un scanner Epson Perfection V500 avec tous ses accessoires, qui permet de scanner documents et tout type de négatif. Les caches sont fait pour tenir des négatifs 135mm, 120 et même les diapositives montées dans leur carton, mais j’ai pu scanner des négatifs plus grands (les FP100C par exemple). Ça m’a changé la vie et je n’ai plus à faire scanner les 120 par mon laboratoire photo. Un grand merci au photographe Grégoire Édouard qui me l’a vendu. Ce scanner n’est plus produit, et si vous souhaitez investir dans du neuf dans la même gamme, vous pourrez trouver sur Ebay de la Epson Perfection V550 à la V850 en passant par tout un tas de modèles plus ou moins onéreux. Je peux vous dire que pour le projet Lost Films par exemple, ce scanner m’a beaucoup été utile !

J’ai en plus récupéré des gants en coton
et une poire soufflante pour éviter de scanner des négatifs plein de poussière, c’est parfait.

Et vous ? Du matériel photographique dont vous ne pouvez pas vous passer ? De nouvelles acquisitions en vue ?

Photos : Canon AE-1 Program + film Revolog Kolor