Projet Lost Films #03

J’ai trouvé au marché aux Puces 24 pellicules oubliées de la Seconde Guerre Mondiale. Heureusement, le nom du photographe était avec : Maurice Jourtau, un médecin à Toulouse. Il était aussi soldat durant la Seconde Guerre Mondiale, maquisard et a gagné une médaille militaire après la guerre.
J’ai scanné les pellicules et commencé le projet Lost Films.

Chaque dimanche, je posterai dans le blog les photos d’une pellicule. Les photographies ont été prises entre 1936 et 1945. Il y a beaucoup de photos de la guerre et des photos des vacances de Jourtau avant celle-ci.
Vous pouvez lire l’introduction du projet avec mes recherches ici.
Pellicule #01

Pellicule #02

Pellicule : Kodak Panatomic 135mm
Tube : Kodak Panatomic 135mm
Inscription : Mer 36 (1936)


On voit nettement la plaque d’immatriculation 2495 BT sur la caravane. D’après les sites http://plaque.free.fr/ & http://immat1928.free.fr/, sur les plaques il y avait deux lettres pour un département entre 1928 et 1950. Entre ces dates, BT correspondait à l’Aude (sans grande surprise) et la plaque a été enregistrée entre mi-mars 1929 et mi-avril 1929.

On devine une publicité pour l’alcool Byrrh sur le bâtiment au fond à droite.


Du lancer de disque.


On peut lire LA RESERVE sur le bâtiment au fond à gauche.


Une sphère gonflable publicitaire Nestlé.


Ce phare là, CE PHARE, retenez le bien, on le voit plus haut et on le verra sur d’autres pellicules. Je le retrouve à chaque fois sur des photos à la plage sans mention de lieu. Comme ce sont des bâtiments assez particuliers, j’ai passé plusieurs heures à regarder des photos de TOUS les phares de France actuels (merci http://www.pharesdefrance.fr au passage), mais sans succès. Ayant tout de même l’intuition que c’était peut-être proche de lieux que l’on voit sur d’autres pellicules, donc dans l’Aude ou l’Hérault, j’ai passé beaucoup de photos au peigne fin de plages et de jetées de ces départements, et puis j’ai trouvé une certaine ressemblance avec Port-la-Nouvelle (aka Newport Beach, d’après les audois comme Poulette Magique :D), dans l’Aude. J’ai appris que la tourelle du phare de ce port avait été dynamitée en 1944 puis reconstruite et en regardant des cartes postales anciennes, j’ai su que sur nos photos il s’agissait de la première version du second phare de Port-la-Nouvelle.

Au final, la grande majorité de ces photos ont été prises à Port-la-Nouvelle. J’aurai pu vous montrer ce cliché et en parler dès le début du post, mais je préfère laisser les clichés dans l’ordre.


Le petit phare était le premier phare de Port-la-Nouvelle et le grand, la première version du phare actuel, avant sa destruction en 1944 et sa reconstruction. (Source : http://portlanouvelleencartespostales.blogs.lindependant.com)


Le phare actuel. (Source : http://chiloedream6.canalblog.com)

Et en bonus, une photo du phare prise par Near The Lighthouse, un couple de photographes russes que j’adore (dans le genre improbable !)


Les cabines sur la plage. Le bâtiment qui se détache en hauteur derrière les cabines (et que l’on voit bien sur les photos 7 et 8) est donc la vigie des pilotes de Port-la-Nouvelle. Elle est à proximité du Grand Café Restaurant de La Réserve, bâtiment que l’on voit sur la quatorzième photo.


(Source : http://portlanouvelleencartespostales.blogs.lindependant.com)


Départ pour la chasse, avec fusil sur l’épaule et cartouchière à la ceinture.

C’est tout pour ce second rouleau. Si vous avez d’autres informations sur ces photos à propos d’éléments que je n’aurai su analyser, que vous reconnaissez des lieux ou des personnes, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires !

Then I’ll raise you like a phoenix, part 1

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Then I’ll raise you like a phoenix
Fanny
Décembre 2014

S’il y a un début, il y aura une fin. Et s’il y a une fin, il y aura de nouveau un début.

Inévitablement. Tout tourne et se bouscule. Nous bouscule et nous fait chavirer.

Tout ce qui naît meurt. Et tout ce qui meurt renaît.

Et si on doit faire mourir chaque personne que l’on a été. Si on doit tuer chaque enveloppe qui nous a contenue, parce qu’elle s’est tellement chargée qu’elle n’avance plus. Qu’elle nous fait glisser et trébucher. Parce que le passé nous enveloppe, nous enserre et nous fait crever.

Assassinons nous gaiement.

Faisons un immense feu, et laissons tout brûler. Toutes nos erreurs, toutes nos fautes inavouées. Tout ce qui nous ronge et menace de déborder. De nous déborder. Nos actes réussis et ceux manqués. Ceux qui font baisser les yeux devant la glace, ceux qui font soupirer. Tout ce qui fait qu’on n’arrive pas à se pardonner.

Au bûcher.

Les promesses non tenues, l’amour mort et enterré, les querelles à en pleurer. Les petites victoires et les grandes défaites. Les stratégies pour survivre, les petits masques de requins qu’on a porté. Les cicatrices qu’on a accumulé. Qu’on a chéri, qu’on a pansé, qu’on a fait doucement cicatrisé.

Cette personne là, qui pleurait et qui a trébuché. Celle qui suppliait.

C’est celle là qui a été brûlé.

Sans remords et sans regrets.

Au bucher.

Et qui a de nouveau ressuscitée.

Dans la mer glaciale de décembre. Dans la tempête, au milieu du vent qui grondait. On renait toujours de nos grandes blessures, on ne meurt jamais trop longtemps à cause de ce qu’on endure.

Et si on doit renaître nue et apeurée. Avec ces multitudes de chemins qu’on a de nouveau le droit d’emprunter. Si on crève de peur à cause de toutes ces possibilités, ces “peut-être” et surtout ces “jamais”.

Le bûcher est en cendres, et on s’est relevé.

Encore une fois.

On brûle totalement. Nos fondations et nos armatures, nos racines et nos projets.

Et puis, au milieu des cendres et du foyer.

Un jour, on renaît.

Sans plus avoir besoin d’armure pour nous protéger. La peau nue caressée par le vent d’hiver. Les pieds dans les vagues, le corps entier au milieu des courants qui tourbillonnaient et ne trouvaient pourtant plus aucunes prises. Plus aucun endroit où nous enchaîner. Les lèvres bleutées et la peau hérissée. Les ongles rouges en mémoires du sang versé, le sacrifice de soi à soi.

En rémission de tous nos péchés. Ceux d’avant, et ceux qu’on devine à l’horizon, comme des secrets acidulés.

Ceux qui viendront avec la nouvelle personne qu’on est devenue. Celle qui avance en regardant droit devant, et qui rit de l’océan dans ses jambes, et de ses pieds nus. Celle qui n’en a plus rien à foutre de trébucher, parce qu’elle a une nouvelle peau toute neuve à tester.
Celle qui a finalement le putain de monde à nos pieds.

– Fanny

Semflex Standard & film Lomography 400

Canon AE-1 Program & film Lomography 400

Topcon RM300 & film Agfa CT Precisa 100
(développé en traitement croisé, d’où ces verts/jaunes de folie)

Intimity / Proximity #01

Ce projet photographique joue sur plusieurs variations de l’intimité et de la proximité. L’intimité d’une personne, celle de cette personne avec une autre, leur proximité. Proximité de ces deux individus ensemble ou individuellement, puis avec le photographe, ce qui peut s’apparenter à une intrusion. Bien-sûr, l’intimité est en partie truquée de par la présence du photographe, mais c’est le jeu.
Je fais appel à des duos – duo plutôt que couple car chacun vit sa relation différemment – et je suis le même protocole photographique sur chacun d’entre eux.
Je commence par réaliser cinq doubles expositions en moyen format avec des poses bien précises, dont le résultat est aussi perturbant que peut l’être l’intrusion dans l’intimité d’une personne. Les individus, tour à tour nus puis habillés, sont représentés dans leur intimité individuellement puis à deux.
D’autres photos, dans un format différent, sont ensuite réalisées en laissant les duos s’exprimer librement dans l’espace, en essayant d’occulter au maximum la présence du photographe, pour un résultat plus doux. L’objectif est de capter l’intimité, l’amour, la proximité, les regards, les mouvements de relation entre un duo, dans un cadre personnel mais aussi dirigé.

Voici le premier duo, j’ai déjà d’autres séries à poster pour la suite, et j’en cherche de nouveaux. Si jamais faire partie de ce projet peut vous intéresser, n’hésitez pas à me contacter.

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Psylvia & Kévin
Janvier 2015
Musique : Archive – Lights

Matériel : Semflex Standard 4.5 + film Lomography 400
& Lomography 800
/ Canon AE-1 Program + film Agfa XRG 200 périmé

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