PX 600 Silver Shade

Il y a plus de trois ans, les copains Yannick et Siouz m’ont donné un pack parmi les tous premiers films Impossible Project, du PX 600 Silver Shade, qui ne fonctionnait pas. Je l’ai gardé dans un coin, sans trop y faire attention (même pas dans le frigo, je sais, c’est mal) pendant quelques années. Il y a peu je suis retombée dessus et je me suis dit que le problème provenait peut-être de la batterie (une batterie est incluse dans chaque pack). J’ai donc, dans le noir, sorti chaque photo du pack pour les charger dans un pack vide avec lequel j’avais espoir que la batterie ait encore un peu de vie.

Le tout a fonctionné mais je n’ai pas pu tirer grand chose de ce pack. Les images, qui devaient à l’origine être noires et blanches, sont sépia, avec des parties assez foutraques.
C’était chouette en tout cas de pouvoir tester un pack périmé, je suis même étonnée d’avoir eu un quelconque résultat, sachant que les premiers packs de Impossible étaient assez instables. Ça aurait même pu être plus intéressant avec une bonne conservation au frais.

Ces expérimentations ont été faites avec un Polaroid P.
Si vous voulez voir ce que ces films pouvaient donner, je vous invite à suivre ce lien.

From Hell to Switzerland (with love)

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From Hell to Switzerland (with love)
Fanny
Août 2014

Ces photos ont pour moi un goût particulier. De soleil et de fer peut-être.
Parce que elle, mon amie. Parce que elle, son histoire.

Elle est venue me voir pour qu’on réalise une série de photos, avec elle. Avec sa blondeur, ses robes, la Suisse, la chemise et trois tubes de faux sang.

Il y avait six mois à conjurer, une transformation physique, une renaissance à mettre sur pellicule. Une fin à libérer, un cœur qui saigne à stopper. Un corps de femme à travestir, des attitudes d’homme pour exorciser.

Et puis l’atmosphère de la séance, les rires, le sang à asperger au vaporisateur, l’eau de mer, son sourire, les peaux blanches, l’assistant ours qui dort dans un coin, l’heure dorée, …
Merci de m’avoir fait confiance.

“Je ne sais pas si tu t’en souviendras, dans dix ans. De cette blessure, et de cette année 2014 qui n’en finissait pas.”

“Quand on gratte un peu, le sang n’a pas encore bien coagulé. J’en ai plein les ongles, les mains, les doigts. J’en ai plein la bouche, ça coule dans ma gorge à en suffoquer. C’est poisseux et ça me noie.”

“Alors s’il te plait, même dix ans après, souviens toi, de ce moment là. Au creux de l’été de cette année qui s’étirait, et qui n’en finissait pas. La vie qui battait de nouveau, et tes mains qui ne tremblaient pas.”

“Cet été est déroutant. Déphasant. Déstabilisant.
Il brûle tout ce qui le retient. Les jours, mes habitudes, mes chemins. (…) A la fin, il ne reste que moi, nue et noire de fumée. Ma maison brûlée sous mes orteils, le vent sur ma peau fragilisée.
Je suis venue, j’ai vu, je suis invaincue.”

Ces photos ont été réalisées avec un Canon AE-1 Program, une pellicule Kodak Gold 200 (35mm) et un Semflex Standard 4.5 avec un film Fuji Superia Xtra 400 (6×6).

Vous pouvez voir des polaroids de la séance dans ce post !