Instant film

J’ai profité d’une longue ballade sur les rives du lac du Salagou pour continuer à tester les nouveaux films Impossible Project pour Polaroid de type 600. Ce qui frappe en premier lieu sont bien-sur les couleurs, puisque toutes les photos ont des couleurs très chaudes et la plupart sont totalement jaune/orange/rouge. Cela est dû à la chaleur, puisqu’il faisait environ 28/30°C à l’ombre. Dans la notice il est écrit que les films fonctionnent bien entre 13 et 28°C, mais je pense qu’au delà de 23/25°C, toutes les photos deviennent très oranges. C’est dommage parce que les couleurs des paysages étaient magnifiques, avec une eau du lac turquoise, de la végétation très vertes et une terre rouge argileuse (il va falloir attendre que je fasse développer mes pellicules 35mm pour voir ça). Il y a aussi une perte de contraste.

La quatrième photo a été prise dans la cave fraiche d’une maison abandonnée et la septième dans un cimetière de village qui était également assez protégé de la chaleur. On voit bien que ces deux là ont gardé un panel de couleurs plus étendu. C’est tout de même dommage que les chimies d’Impossible soient toujours aussi sensibles ou imprévisibles, là où Fujifilm s’en sort très très bien avec ses packs pour Polaroids type 100 (un exemple de polaroids Fuji pris en pleine chaleur).

Malgré cela les résultats sont quand même très intéressant, et cette sorte de redscale improvisée donne des impressions de paysage lunaire. Maintenant j’ai hâte d’utiliser ces films à l’automne et voir si j’arrive à obtenir des teintes plus froides, voire turquoises.

// Polaroid P + film Impossible 600 Color Gold Frame + film Impossible 600 Color

Kodak Brownie 2A

Aujourd’hui je vais vous parler d’une vraie petite pièce d’histoire, puisqu’il s’agit d’un appareil photo dans la gamme des fameux Kodak Brownie. Il s’agit du n°2A, modèle C, produit entre 1924 et 1933. C’est un appareil de type box, en aluminium et recouvert de moleskine, avec un simple ménisque en verre.

C’est un appareil qu’on m’a prêté, en parfait état, avec sa housse et ses papiers d’origine. Le manuel est très intéressant car la façon de présenter l’appareil et les conseils donnés sont très différents de ce qu’on peut lire actuellement dans une notice. Il y est par exemple expliqué comment calculer le temps de pose selon la luminosité et les couleurs des murs d’un salon, avec des temps de pose entre 2s et 40s. A mon avis les pellicules de l’époque devaient être nettement moins sensible pour proposer des temps de pose aussi longs.

On obtient en revanche peu d’informations sur les caractéristiques techniques de l’appareil dans ce manuel. On sait qu’il y a trois ouvertures possibles (une à f/5.6, une à f/16 et aucune idée pour la troisième, … f/11 peut-être), deux vitesses (1/50s et le mode pause longue), et deux viseurs (un pour le format portrait et un pour le paysage). Je n’ai en revanche aucune idée de la distance à laquelle tenir un sujet (au minimum 2 mètres je pense).

Comme on peut le voir sur la photo suivante, l’intérieur est en bois et le mécanisme est très simple. Je l’ai ouvert pour enlever toute la poussière et nettoyer les miroirs et les objectifs.

Le petit problème avec cet appareil est qu’il fonctionnait avec des pellicules 116 (avec un format de négatif de 9,5×10,5 cm). Sur la photo ci-dessous on peut voir à droite une bobine de 116 en métal, et à gauche une bobine de 120 actuelle (format encore commercialisé). Par rapport à la conformation de l’appareil, la bobine réceptrice (celle sur laquelle on enroule la pellicule au fur et à mesure de la prise des photos) doit obligatoirement être une 116, car la manivelle d’avancement du film se fiche dedans. Par contre pour la bobine émettrice, il est possible d’y mettre du 120 à condition de l’agrandir. C’est ce que j’ai pu faire facilement en mettant de chaque côté un morceau de cheville à vis en plastique. Ça permet de la coincer, tout en permettant son bon déroulement.

Je compte bientôt le tester, et j’en reparlerai donc ici. En tout cas c’est presque émouvant de pouvoir faire des photos avec un appareil aussi vieux.