Martes foina

Voici une fouine, encore une fois trouvée par un de mes amis fraîchement morte au bord d’une route. Il s’agit d’un mâle plutôt imposant (entre 50 et 55 cm de long sans la queue), adulte, qui s’est probablement fait renverser par un véhicule.

Je l’ai récupéré deux jours plus tard, durant le stade où le corps est gonflé par les gaz. Je l’ai donc laissé à l’air libre dans une boite pour les mouches. Ça a été plutôt efficace car quatre jour plus tard, une bonne partie des tissus avaient été consommés ou se détachaient facilement du squelette. J’ai donc retiré à l’aide d’un scalpel la majorité des tissus restant pour accélérer le processus. C’est à ce moment là que j’ai bien eu la confirmation qu’il s’agissait d’un mâle (présence d’un baculum entre autre).

Après un nettoyage complet et un bain de peroxyde d’hydrogène, j’ai remarqué que le fémur droit a été brisé net peri mortem et que le crâne sur la portion gauche et la mandibule droite sont fracturés. Cela va dans le sens de l’hypothèse de la collision. La patte arrière est plus courte que la gauche (problème de croissant lié à un mauvais matériel génétique ?), avec des os légèrement plus petits et trois phalanges de la patte antérieure droite présentent des anomalies : deux au niveau de l’articulation qui est faite entre eux, et une qui est réduite à sa seule épiphyse proximale.
Il me manque quatre dents, la dernière caudale, deux carpes et une sternèbre, mais pour le reste il est complet. Les os, sur les photos, n’ont pas forcement été disposés dans un ordre anatomique très rigoureux, notamment pour les carpes et les tarses.

J’ai travaillé ces dernières semaines chez moi sur un renard, un chat et une fouine, ce qui m’a permis de voir en détail trois familles de Carnivora (Canidae, Felidae et Mustelidae) et de les comparer au niveau anatomique et j’ai trouvé ça vraiment très intéressant. Travailler sur d’autres familles serait très chouette aussi, mais ça m’étonnerait qu’au bord de la route je tombe sur des Odobenidae ou des Hyenidae :D. Aux niveaux morphologique et ostéologique, les mustélidés se caractérisent par : un corps long et fin, cinq doigts à chaque patte avec des griffes non rétractiles, des dents carnassières adaptées à un régime carnée (même si la fouine est plutôt omnivore), un baculum, des clavicules vestigiales ou absentes

Au moment de sa récupération. C’est un bel animal, et beaucoup plus gros que ce que j’imaginais, c’est-à-dire de la taille d’un petit chat.

Quatre jours plus tard, après le travail des mouches et de mon scalpel. Je n’ai pas pris le temps de faire de photos durant cette étape, notamment des organes (même si c’était très intéressant), parce que ce n’était pas en très bon état, vu l’état de décomposition et que j’étais pressée de finir, vis à vis de l’odeur. Le crâne est directement parti pour la macération. Il a fallu faire un second passage pour enlever le gros du reste des chairs avant de pouvoir mettre le reste en macération.

Après macération durant deux semaines et avant le bain de peroxyde d’hydrogène.

La remise en place des dents dans les alvéoles.

Crâne, mandibules et partie de l’hyoïde.

La patte avant gauche. En violet sont mis en avant les trois phalanges avec des anomalies. Celle du second doigt est même complètement rongée.

Les vertèbres cervicales, assez tassée sur cette espèces.

La patte postérieure droite.

Les vertèbres caudales.

Fuji C200

Canon AE-1 Program + film Fuji C200
C’est la première fois que j’utilise cette pellicule (Fuji C200) et je ne retenterai pas l’expérience. Je l’ai trouvé de moins bonne qualité que la gamme des Superia et le grain ainsi que le rendu ne me plaisent que moyennement. Je trouve que le rendu ce rapproche des pellicules Lomography mais avec des couleurs un peu plus fidèles. La dernière photo est une superposition accidentelle, entre ciel et eau.

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Columba livia

Il y a trois mois j’ai trouvé un pigeon biset (Columba livia) mort devant ma porte. Je l’ai récupéré et mes précieux petits insectes se sont chargés de le nettoyer pour moi. Je l’ai ensuite nettoyé avec une brosse à dent, de l’eau chaude et un peu de liquide vaisselle puis je l’ai placé 24h dans un bain de peroxyde d’hydrogène pour le blanchir et le désinfecter.
Je n’ai pas énormément de choses à dire sur ce squelette, ci ce n’est qu’il s’agit d’un immature. En tombant au sol il s’est brisé le coracoïde et l’ulna droit. J’ai encore réussi à perdre cinq phalanges durant le processus de nettoyage. Le crâne et la mandibule étaient en différents morceaux que j’ai donc recollés. Malheureusement j’ai fait une erreur au niveau des maxillaires, mais avec la superglue, impossible de faire machine arrière.
Ce que j’ai trouvé intéressant avec ce squelette, c’est la comparaison avec celui du jeune pigeon ramier (Columba palumbus). Il s’agit d’un oiseau plus grand et massif au niveau morphologique. La comparaison montre que les ceintures scapulaire et pelvienne sont plus développées chez le pigeon ramier, les os des membres supérieurs sont plus grands mais avec les mêmes proportions, les crânes ont la même taille, et par contre les os des membres postérieurs (sauf les fémurs) sont plus petits.
J’ai également trouvé des graines dans son estomac, qui montrent son dernier repas.

Après le passage des larves de mouche et de dermeste.

Le crâne et les graines.

Durant le bain de peroxyde d’hydrogène.

Le remontage du crâne à gauche. Celui de droite correspond au pigeon ramier.

Comparaison entre le crâne de pigeon ramier (gauche) et celui du pigeon biset (droite).

Comparaison entre des os de pigeon ramier (gauche) et de pigeon biset (droite).