Stéphanie on film

Un jour, j’ai disparu. Je n’existais plus. Enveloppe charnelle, certes, mais moi : disparue. J’avais été réduite à un rien du tout. Devenue : hologramme, fantôme, ombre. J’avais quitté le monde des vivant.e.s.

Il y avait des personnes autour de moi, comme des fées penchées sur un berceau. Qui me soufflaient des merveilles aux oreilles. Parfois, elles me prenaient dans leurs bras, comme si j’étais un corps capable de recevoir de l’amour. Comme si. Comme si j’étais en vie, normalement en vie, entièrement en vie.

Et puis, un autre jour, j’ai découvert qu’il était possible que je naisse à nouveau. Mon corps était encore fonctionnel, en état de marche plutôt bon même. Mais je ne savais plus que faire de cette santé. Je ne savais plus exister.

J’ai appris, pas à pas. Il a fallu que je me regarde en face. Que j’affronte. L’hologramme. Le fantôme. L’ombre. Que je devienne existante.

Aujourd’hui, je peux le dire : j’existe. Je boîte encore, un peu. Parfois j’oublie qu’un jour je n’ai plus su comment marcher.

Mais désormais, il y a des preuves. Regardez-moi : je suis là, j’existe.

Je suis vivante.

Merci Cécile. Je garde ces preuves pour les jours de pluie.

Stéphanie

Canon AE-1 Program + film Kodak Gold 200
périmé

Semflex Standard 4.5 + film Kodak Verichrome Pan périmé (le film vieux de 45 ans dont je parle ici)

+

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *