Développer ses films couleur à la maison


Canon AE-1 Program + film Minit Colors 200 périmé

Il m’a fallu beaucoup de temps pour franchir l’étape du développement maison. J’avais cette idée qu’il s’agissait d’un processus très compliqué, nécessitant trop de produits, températures, timings, etc. J’avais donc mis cette idée dans un coin durant plusieurs années.
Et puis en revenant de Norvège, j’avais 17 pellicules à faire développer et le prix de ces développements piquait un peu. J’ai donc épluché des tutoriels sur le net et je me suis lancée (en ayant tout de même la peur de détruire mes photos de vacances).

Aujourd’hui je vais évoquer le développement avec le kit de produit de Tetenal, Colortec C-41 Kit Negatif 1L, le seul que j’ai testé pour le moment.

Les produits

Le kit est sous forme de six produits, qui vont permettre de faire trois bains. Il y a trois révélateurs chromogènes qui doivent être mélangés dans un contenant quelconque avec une certaine quantité d’eau chaude. Il y a également deux produits de blanchiment-fixage qui doivent être mélangés dans un second contenant, et un stabilisateur qui va dans un troisième contenant. Les quantités et températures sont expliquées dans le manuel fourni. J’ai utilisé trois bouteilles en plastique, une éprouvette graduée et un thermomètre de cuisine pour cette étape.

On obtient donc trois bains que l’on va réutiliser et remettre en bouteille à chaque développement.
Ensuite pour chaque développement, j’utilise donc ces trois bains, toujours le thermomètre, une cuve de développement, le minuteur de mon téléphone, une paire de ciseaux, un décapsuleur et un entonnoir de cuisine.

La cuve

J’ai deux cuves, une Superinox de mon grand-père et une Paterson Tank System 4 avec deux spires. J’utilise surtout la seconde, plus moderne.
La seule étape qui va se réaliser dans le noir total est celle où la pellicule est décapsulée, coupée de la bobine, enroulée sur la spire (la partie blanche sur la photo) et ensuite glissée dans la cuve. Le système de la cuve permet la circulation de liquides sans entrée de lumière, donc je peux m’occuper des étapes suivantes à la lumière.

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(Canon AE-1Program + film Fuji Superia X-tra 400 périmé)

Les bains

Durant les étapes suivantes, le négatif va être en contact avec les différents bains et il faut respecter des températures et des temps précis. Le kit propose plusieurs températures possibles et j’ai choisi 38°C car les temps sont plutôt courts et la température reste supportable sur la peau (et oui, technique du pauvre, avec les mains dans l’eau).

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Pour maintenir les deux premiers bains et l’eau de rinçage à 38°C, je mets un seau dans ma douche, contenant les trois bouteilles et je le remplis d’eau, le thermostat de la douche réglé sur 41-42°C (le but étant de faire une sorte de bain-marie). J’attends un moment, je contrôle la température avec le thermomètre de cuisine, et lorsque tout est à 38°C (l’eau comme les produits dans les bouteilles), je commence les bains. Les temps et l’ordre de chaque bain ou rinçage à l’eau sont détaillés dans le livret du kit. Je remue régulièrement la cuve à la main.

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L’après

Une fois les bains et les rinçages réalisés, j’ouvre la cuve, je sort la pellicule et je la pends avec des pinces à linge sur un étendage. En moins d’une heure, la pellicule est sèche et prête à être scannée.

Durant le processus, j’ajouterai qu’il faut être dans une pièce aérée, éviter de laisser les produits entrer en contact avec la peau et les bains, une fois épuisés, seront à jeter dans des lieux spécifiques.

Conclusion

Au final, les temps de bains sont courts (moins de 5 minutes) donc le processus est assez rapide. Je ne trouve pas la température spécialement difficile à contrôler (c’est la température du premier bain qui est décisive, donc il faut juste débuter le processus lorsque tout est à cette température). La seule difficulté est d’arriver à charger la pellicule correctement sur la spire dans le noir.

Au niveau du matériel, il faut investir dans une cuve et un thermomètre, ce qui n’est pas très onéreux. Pour ceux qui souhaitent investir dans une cuve, la Lab-Box me semble vraiment chouette, et bien plus simple à utiliser que celle que j’ai.  J’ai payé ce kit dans les 25€. Il est annoncé qu’il permet de développer 12 à 16 films en réutilisant les bains, mais j’en suis à 19. En laboratoire, il faut compter environ 6€ par développement et là j’en suis à moins de 1,5€ par pellicule …

Au final je fais des économies, je n’ai plus besoin de me déplacer au laboratoire, et en deux heures, une pellicule peut être développée et scannée chez moi.

Ce sont les tutoriels ou articles des sites Japan Camera Hunter, Dans Ta Cuve et Kamerafabrik qui m’ont aidé à me lancer. J’espère en tout cas que cet article d’introduction vous sera utile ! Actuellement je rédige des articles et tutoriel détaillés sur le développement, le chargement de la pellicule dans la cuve, et des expérimentations durant le développement pour la Review Argentique, tome 2 :).

Des exemples issus de mes premiers développements

– De la couleur :


Canon AE-1 Program + Kodak Portra 800


Canon AE-1 Program + Fuji Superia 200


Canon AE-1 Program + Fuji Superia 200

– De la couleur périmée :


Canon AE-1 Program + Minit Colors 200

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Canon AE-1 Program + Minit Colors 200

– De la couleur périmée développée avec un traitement expérimental :


Canon AE-1 Program + Minit Colors 200 Mejika Setsunai

– De la pellicule turquoise :


Lomo LC-A+ + Lomochrome Turquoise

– De la pellicule violette :


Lomo LC-A+ + Lomochrome Purple

– De la pellicule violette avec technique EBS :


Fujica STX-1N + Lomochrome PurpleMargot & Laure Giappiconi

– De la diapositive périmée développée en traitement croisé :


Lomo LC-A+ + Kodak Ektachrome E100G

– De la diapositive développée en traitement croisé :


Minolta X-700 + Lomography X-Pro 200Mejika Setsunai

– De la diapositive développée en traitement croisé avec un peu d’expérimental :


Canon EOS 3000N + Agfa CT Precisa 100Marlène Kambourian

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3 réponses sur “Développer ses films couleur à la maison”

  1. Sympa comme article ! De mon côté, je viens de m’acheter le kit pcq merci les 7€ juste pour le développement et la pellicule pleine de poussière et rayée par le photographe.
    Je préfère le faire moi même, comme mes n&b, pour j’espère un excellent résultat !
    Hâte de lire la suite!
    Petite question, du coup ton traitement croisé tu l’as fait à la fin de l’utilisation ? Ça pollu pas trop la chimie ?
    Bisous Manon

  2. toujours de beaux clichés, originaux . Sur mon écran, j’ai choisi l’image du chat dans vos bras quand vous photographiez. Magnifique

  3. Super initiative ! Créatrice et réalisatrice de A à Z maintenant !
    Je remarque que je ne m’organise pas comme toi, j’écrirai peut-être un article un jour sur mon organisation . J’ai hâte de lire comment tu t’y prends un peu plus en détails, histoire d’améliorer ma technique peut-être, les bons conseils sont toujours bon à prendre !: Même si c’est difficile de changer sa routine une fois ses habitudes prises :D.

    Sinon, je lis ton livre petit à petit, c’est un vrai plaisir. Merci pour tout ce que tu partages !
    Bisous

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