La photographie, quelques reflexions


Crédit : Britney Fierce / Avec : Romuleald

Je préfère nettement plus m’exprimer en images qu’en mots, mais suite à la lecture d’un texte de Lised d’Eau Douce, j’ai eu envie d’essayer de partager avec vous quelques réflexions sur mon rapport à la photographie, à l’argentique, aux modèles, au corps, etc.

La photographie, au fil du temps, est devenue un moyen d’expression à part entière pour moi, me permettant de montrer certains ressentis/émotions, de documenter mon quotidien, poétiser les choses, capter des personnes par des portraits et créer des liens. Un appareil est un bon (je ne sais pas si « bon » est le terme réellement adéquate, « utile » serait peut-être plus adapté) moyen de créer un lien et d’aller au-devant de ma timidité. J’ai rencontré beaucoup de mon entourage via la photographie.


Crédit : Hello I’m Wild

Une partie de mon travail tient donc de la documentation, et ça en est la partie la plus personnelle. Tout photographier, les moments, les évènements, les objets, les personnes, les lieux. J’aime bien pouvoir regarder une photographie et par une simple image, retrouver ce que j’ai pu faire et ressentir à ce moment. C’est aussi un bon moyen pour moi de communiquer en extériorisant mes ressentis/émotions, qui ne sont alors pas forcément lisibles sur les photographies pour les autres, mais ce n’est pas le but recherché. Et c’est juste un détail, mais j’associe d’ailleurs beaucoup les photographies à des musiques (c’est pour ça qu’il y a des clips très souvent dans mes posts ici).


Crédit : Romuleald / Avec : Britney Fierce

Pourquoi me suis-je ensuite dirigée autant vers le portrait ? Je ne le sais pas, peut-être parce que j’aime l’humain, que c’est un exercice difficile (et donc plus stimulant). J’ai toujours eu une curiosité exacerbée pour la façon dont les autres vivent, se construisent et pensent. J’essaie toujours de capter une part de cela et d’en garder une trace sur négatif. De révéler une de leurs facettes. Je crois que c’est aussi un peu mon côté collectionneur/classifieur compulsif qui s’exprime. C’est une chose qui n’est pas forcément évident à voir lorsque vous ne connaissez pas personnellement ces personnes, mais je crois que j’ai réussi quand vous commentez en disant « il dégage vraiment un truc ce portrait ».

C’est pour cela que travailler avec un modèle (ou un ami qui fait le modèle, mais cela revient au même), est une chose réellement collaborative pour moi. J’aime que les gens viennent vers moi avec une idée de ce qu’ils désirent montrer d’eux, des inspirations en pagailles, et donner des idées sur le moment. Ceux qui apportent une partie de leur univers en fait. J’aime construire avec eux. C’est pour cela que de plus en plus, lorsque je poste des photographies d’une séance, j’essaie également, d’y ajouter une chanson, parmi celles qu’ils aiment et parfois un texte qu’ils ont écrit. Parfois j’ai l’impression d’être là seulement pour révéler une chose qu’ils ont envie de laisser figer sur image. C’est un peu ça la photothérapie. Avec en plus l’idée d’utiliser cela comme un outil pour l’acceptation de soi-même, de son image, de son corps. Oui, la photothérapie, ça marche avec le nu aussi. Et c’est toujours chouette de voir que j’inspire autant la confiance, pour qu’on me confie des projets comme cela.


Crédit : Anne-Charlotte / Avec : Poulette Magique

En parlant de nu, j’ai reçu un commentaire il y a quelques semaines, particulièrement désagréable et également particulièrement anonyme disant de ma review argentique « dommage : (…) -le nudisme/exhib intempestif -mais bon ça fait rêver les teenagers ». J’ai eu envie de répondre publiquement, car j’imagine bien que d’autres personnes puissent avoir cette opinion. Durant mes études, j’ai pas mal fait d’anatomie, physiologie, ostéologie, aussi bien humaines/qu’animales, et c’est clairement dans le top de ce que j’ai préféré étudier. Le corps est une machine incroyable et j’aime savoir comment cette machine fonctionne. Et pour ce qui est de l’humain, j’aime son esthétique ; et c’est l’une des trois raisons pour lesquelles je fais du nu (les autres étant le fait que c’est un exercice difficile – donc stimulant – et le côté photothérapie). Un corps nu n’est pas sale pour moi, ni quoi que ce soit, et je suis exaspérée par les commentaires pudibonds. C’est un des sujets que je photographie régulièrement, et il ne prend ni plus ni moins de place que le reste. De plus je pense le traiter d’une plutôt « belle » façon.


Crédit : Romuleald / Avec : Britney Fierce

J’ai également eu plusieurs réactions assez négatives par rapport à cette partie de mon travail, surtout sur Instagram ou Twitter, ces derniers temps. Soit pour se moquer du physique du modèle « trop grosse », « pas belle » (et j’en passe), soit pour dire que c’est dégoutant de se montrer comme cela et qu’il faudrait se rhabiller « tu sembles avoir une hygiène douteuse », « c’est sale, rhabille toi ». Mes très chères Britney Fierce, Sabrina Sako et Spooky Valentine en ont fait les frais avec des photos que j’avais prises d’elles par exemple (et pourtant elles sont juste fortes et magnifiques).

Je trouve incroyable, à une époque où le corps est hyper banalisé et hyper sexualisé, que les body shaming / fat shaming / slut shaming (un article qui explique le slut shaming sur Madmoizelle – et une vidéo de Laci Green sur le fat shaming) soient encore autant présents. Je prends en photo des gens avec des physiques assez différents, et j’essaie de montrer que l’on peut être beau avec tous ces corps différents. Des hanches larges, des fesses plates, des petits seins, des gros seins, des bras avec une pilosité voyante, un corps non épilé, … peu importe. Tous ces humains sont beaux et j’essaie de montrer ce qui m’a touché en eux. Certains viennent à moi pour se trouver beaux sur les clichés ou rebooster leur confiance en eux, et c’est malheureusement facile de détruire cela avec de la méchanceté gratuite et souvent violente sur le net. D’ailleurs les gens qui changent totalement le sens d’une séance en se servant de photos pour alimenter Tumblr ou comptes Instagram et ensuite se faire de la pub vers un site pornographique, ou mettre leurs propres commentaires « sensuels » dégueulasses, c’est pareil, c’est vraiment pas terrible non plus pour les modèles. Dustbowl Ugly a fait un article très juste à ce sujet dans son Tumblr. Et pour information, signaler un contenu frauduleux sur Instagram semble ne servir à rien.


Crédit : ? / Avec : Ashley Riot

D’ailleurs, pour l’anecdote, c’est dans ce type de séance que ma timidité est la plus présente. Après des dizaines de fois, je ne m’y fais toujours pas, c’est toujours hyper impressionnant en fait de voir de nouveaux gens nus. Je fais beaucoup rigoler les modèles et je pose beaucoup de questions en séance. Je dis toujours que c’est pour les mettre à l’aise, mais en vérité je crois que c’est surtout pour d’abord essayer de me mettre à l’aise. Au final ça marche plutôt bien, car j’arrive à faire mes photos et les gens repartent avec le sourire. Et je crois que j’ai une tête et une démarche qui donnent confiance.

Malheureusement je crois qu’avoir trop confiance n’est pas bon non plus, j’ai entendu assez d’histoires ces derniers temps (j’appelle cela « histoires » mais je ne remets absolument pas leur véracité en cause) de « photographes » utilisant le prétexte de la photo pour se trouver des partenaires sexuelles, ou même les agresser physiquement/sexuellement en séance (il y a même un montpelliérain pour qui d’ailleurs la violence semble faire partie entièrement de sa démarche créatrice … je commence à avoir une bonne liste de prédateurs, et surprise, ce sont toujours des hommes). J’ai trouvé ce post aujourd’hui sur le Tumblr d’Alveoli à ce sujet qui résume assez bien les choses. Un shooting est un travail comme un autre, qui nécessite du respect et des limites, comme ne pas toucher les modèles sans leur demander leur avis au préalable (et par toucher, juste remettre une mèche de cheveux en fait partie). Parfois on me demande si ça m’excite de photographier des femmes nues … heu clairement non. Faire des photos, ça demande du travail, des réglages, de la concentration, je suis concentrée sur mon travail, point. Et au-delà de ça, c’est clairement inapproprié et irrespectueux d’avoir un comportement dragueur ou sexuel avec un modèle durant une séance.


Crédit : Romuleald / Avec : Britney Fierce

Je voulais vous parler de ça, tout comme le body shaming ou les commentaires négatifs que je reçois sur mes photos de nu. Parce que ça fait partie des travers, en tout cas de ceux que je rencontre, au sein de cette activité. J’en profite pour dire aux personnes qui sont venues à moi pour poser, nues ou non, que peu importe les raisons qui vous poussent/donnent envie de le faire, je vous trouve tous hyper courageux. COURAGEUX PUTAIN. Parce qu’il faut un sacré courage pour révéler autant de soi, pour le faire en collaboration avec une autre personne (qui peut être potentiellement dégueulasse), et pour le montrer publiquement (internet/expositions/tirages/livres/etc) et pour encaisser des réactions parfois hyper violentes, de gens élevés dans un univers sexiste et dont le corps doit être caché (je vous renvoie encore une fois à l’article de Madmoizelle).


Crédit : Stéphanie / Avec : Martin & Woden

Sinon, je voudrais aborder le côté un peu plus technique de la photographie. On me demande souvent comment j’en suis venue à cette passion et à l’argentique. J’ai grandi dans une famille avec un papa et un grand-père qui ont beaucoup touché à l’argentique, chez qui j’ai toujours vu pas mal d’appareils et de tirages noir&blanc tirés maison. J’ai eu mon premier compact argentique à dix ans. A la fin de l’adolescence je suis passée au numérique, avec compact, bridge, reflex grand public puis reflex semi-professionnel. Ça m’a permis d’apprendre, de m’exercer, de définir un peu mieux ce qui me plaisait (les gens/mon chez-moi/la nature) et de toucher à la photographie de façon peu onéreuse (enfin … après achat des appareils).

Je me suis mise à faire quelques sets pour le site Suicidegirls, de modèles nues alternatives, qui n’accepte que le numérique. Ce site a été un sacré tournant pour moi, autant pour les rencontres, la découverte de façon de penser auxquelles je n’avais jamais été confrontées auparavant, que l’apprentissage au niveau photo. Parce que faire des sets de photos de nus, cohérents, d’une soixantaine de photos (avec 500 images à trier en amont), ça forge. J’ai appris énormément sur la façon de photographier les corps.

Puis au bout de quelques années j’ai commencé à stagner. J’utilisais mon très très chouette Canon EOS 7D, je faisais des photos que je trouvais jolies, mais sans plus. Je les trouvais malgré tout assez plates. J’ai vu de plus en plus de photographes sur Flickr découvrir ou retourner à l’argentique, et j’aimais beaucoup le rendu. J’ai d’abord essayé avec un appareil en plastique (Lomography La Sardina), puis mon Canon AE-1 Program. A partir de là, ça a été le coup de foudre. Le rendu est juste tellement différent, avec ce grain, cette profondeur. J’utilise toujours le numérique, c’est très clean et très utile, mais pour mon travail photographique, c’est vraiment en argentique que je me sens bien, que j’aime ce que je fais (j’avais répondu l’an passé sur le site Shooting Film à « 5 things I love about film » et ça résume bien ce qui me plait en argentique).


Crédit : Poulette Magique

Entre temps j’ai totalement arrêté de photographier des gens en numérique, et j’ai annulé mon abonnement à Suicidegirls. J’ai appris énormément durant des années sur ce site, je me suis faite plein de contacts, mais ce site a fini par représenter une partie de ce que je n’aime pas/plus voir dans la photographie. A savoir, premièrement, mettre en avant des modèles (pour les sets achetés) qui ont au final toutes un physique assez similaire, en jetant totalement le « Suicidegirls was created to demonstrate that beauty comes in many forms, not a single cookie cutter shape and look » qu’on peut lire dans le second livre Suicidegirls : Beauty redefined. Il y a dix ans, des sets étaient mis en avant avec des femmes plus-size, des gothiques, des cyber, une modèle avec le dos brûlé, une autre était amputée d’une jambe et de phalanges, … on ne verrait plus ça aujourd’hui. Deuxièmement, cette hyper-sexualisation, qui est très contradictoire, puisque d’un côté c’est un acte féministe, une des manières de dire « fuck, je suis une femme, j’utilise mon corps comme je veux, si je veux » ; mais d’un autre côté, elle contribue à cette image de femme-objet. Je pense qu’en posant nue, on peut arriver à montrer d’autres facettes que la facette « hyper sexuelle ». Et je pense aussi que c’est ce que j’arrive à faire avec mes photographies. En regardant le résultat de certaines séances de nu, je trouve que les modèles femmes font juste naturelles, fragiles, « elles-mêmes », pas « sexuelles ». Cela dépend de la séance et de ce qu’on a envie d’essayer de faire passer. Et troisièmement, je trouve que le site ne favorise plus du tout la créativité et met très peu en valeur le travail réalisé (quand tu travailles des dizaines d’heures sur une série de photographies qui ne seront ni valorisées, ni achetées, avec en plus beaucoup de contraintes, ça devient vite franchement déplaisant). En début d’année Dwam avait écrit un article sur les raisons de son départ de Suicidegirls, que j’ai trouvé très intéressant.

J’ai annoncé plus haut que le nu « ne prend ni plus ni moins de place que le reste » dans mon travail photographique, et au final j’ai beaucoup plus parlé de ça que le reste. Tout simplement qu’avec le portrait, ce sont les deux seuls sujets qui engrangent des réactions négatives, beaucoup de discussions et peuvent blesser des personnes. Les réactions les plus négatives que je peux avoir sur des photos de paysages par exemples sont de cet acabit « j’aurai choisi un autre cadrage », donc ça n’a pas d’intérêt qu’on en parle.


Crédit : Lised d’Eau Douce / Avec : Marie

Pour revenir à l’argentique, c’est aussi un moyen pour moi de faire de la photographie sans jamais ressentir de l’ennui (parce que l’ennui tue tout chez moi) : il y a tellement de pellicules folles, d’appareils à tester, de techniques particulières (comme les swap, qui sont en plus un moyen fabuleux de partager avec des photographes du monde entier) … En une vie, impossible d’en faire le tour. J’aime aussi bricoler, réparer et modifier d’anciens appareils, les faire revenir à la vie (on en revient à mon amour de comprendre les structures et le fonctionnement des choses). Ces vieux appareils ont un vrai truc pour moi, un truc qui les rend intéressants et attirants. Ils sont souvent vieux, avec toute une histoire. Et je préfère tellement plus passer mes dimanches matin à chiner des appareils dans les vides-greniers, que d’en acheter un tout neuf dans un magasin d’électronique. Pour résumé, j’ai un rapport fort avec l’objet en lui-même.


Crédit : Romuleald / Avec : Britney Fierce

J’ai décidé d’illustrer cet article avec des photos prises de moi durant des shootings, pour changer (puisque c’est aussi une façon d’illustrer comment je travaille). J’espère que cet article vous a plu. Je pense que j’aurai pu aborder d’autres points, j’ai dû en oublier, et ce sera peut-être plus tard l’occasion d’écrire un autre post sur le sujet. Ça me tenait BEAUCOUP à cœur de l’écrire, et j’espère sincèrement que vous aurez envie d’y réagir et que cela ouvrira des discussions dans les commentaires.

Et merci, MERCI, à plein de monde, à des photographes comme à des modèles, qui ont une vision de la photographie qui me plait, et qui me donnent envie de continuer à créer et partager. Comme Hello I’m Wild, Poulette Magique, Lised d’Eau Douce, Romuleald, Britney Fierce, Sabrina Sako, Spooky Valentine, Alveoli, Rory, Laura, Fanny, Wilo, Trypode, Sigmund, Crystal, Sharlek, et j’en oublie plein !

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Et puisque j’aime associer photographie et musique, voici le dernier clip d’un de mes groupes favoris, Foals, qui promet pour leur quatrième album.

Exposition La vie en Kodak

J’ai vu l’exposition La vie en Kodak, réalisée par François Cheval (directeur du musée Nicéphore Niépce) et Gilles Mora (directeur artistique du Pavillon Populaire de Montpellier). On peut toujours la visiter à Montpellier au Pavillon Populaire jusqu’au 17 mai, et je l’ai trouvée assez incroyable. Le sujet porte sur les Colorama publicitaires de Kodak, accrochés entre 1950 et 1990 dans le hall de la gare Grand Central à New York (565 Colorama s’y sont succédés). Ces publicités panoramiques pour la marque, hautes en couleurs et de taille hors-norme, étaient de véritables odes au rêve américain ; et à la société de consommation, qui avait besoin de couleurs et de grands sourires après la période de privation que les États-Unis ont traversé durant la Seconde Guerre Mondiale. En 1950, les films couleurs ne représentaient que 2% du chiffre d’affaire de Kodak, et la marque a utilisé ces campagnes publicitaires pour valoriser les Ektachromes, leurs films couleurs inversibles (diapositives) de l’époque. En plus du fait que ces publicités aient été réalisées avec des Ektachromes, des produits Kodak sont photographiés dans chacune d’elles, le plus souvent des appareils photographiques.

Les Colorama sont incroyables, tant dans les couleurs, que les poses ou choix des cadres, parfois totalement kitchs et absolument pas naturels. Ils représentent toujours des moments importants de la vie : vacances, Noël, réunions de famille, remises de diplômes, … Ce sont des tableaux idylliques qui dépeignent la famille américaine parfaite, souriante, sans défaut, dans un esprit très conservateur. La mixité sociale n’est représentées qu’à la fin des années 60 dans ces publicités, avec l’apparition d’afro-américains dans un premier temps puis des personnes d’origine asiatique quelques années plus tard (les amérindiens ne font par contre qu’office de figurants caricaturaux). Elles ont tout de même un goût de propagande, et ciblent l’américain moyen dans son quartier résidentiel qui croit au rêve américain.

Outre cet édifiant témoin d’une partie de la société et de la culture américaine des années 50-70, je crois que ce sont les prouesses techniques cachées derrière qui m’interpellent le plus. Ces publicités mesuraient 18 x 5.5 mètres et étaient éclairées par plus d’un kilomètre de tubes lumineux. L’exposition montre 80 reproductions plus petites bien-sûr (1.2 x 0.4 mètres), mais tirées d’après les positifs d’Ektachromes, conservés au musée Nicéphore Niépce (Chalon-sur-Saône). D’après les textes de l’exposition, chaque étape de la création de ces Colorama demandait des efforts hors-normes. Pour contourner le problème des pellicules peu sensibles (Ektachrome de 5 ISO au début des 50’s, avec des poses de 1s et f/32 pour avoir une grande profondeur de champ), de nombreux éclairages supplémentaires étaient requis pour les prises, réalisées avec des appareils panoramiques bricolés par les ingénieurs de Kodak. Ils ont commencé avec une chambre 18x24cm, puis la chambre Deardorff Banquet de 20x50cm, le monstrueux Fairchild K-38 Aerial, la chambre Deardorff 12x25cm, la Linhof Technorama, puis un appareil au format 135mm à partir de 1986. Les tests nécessitaient environ 135 mètres de pellicule, le développement durait plus de 16h et la retouche devait demander un temps incroyable sur ces images de 100 m², fabriquées à partir de 41 bandes de positifs transparents scotchées ensemble et recouvertes d’un fin vernis pour matifier l’image. Bref, un travail colossal qui était renouvelé toutes les trois semaines !

L’exposition comporte également deux vidéos, une projection des Colorama et une vitrine avec les appareils photographiques présents dans les publicités. Voilà pour cette review rapide. Vous pouvez retrouver toutes ces informations dans le catalogue de l’exposition La vie en Kodak : colorama publicitaire de la firme Kodak de 1950 à 1970 de François Cheval et Gilles Mora ; ou dans un livre plus ancien, Colorama: The World’s Largest Photographs From Kodak and the George Eastman House Collection de Alison Nordstrom et Peggy Roalf.

J’ai une vieille Ektachrome-X 64 qui m’attend dans mon frigo (du début des 70’s), et ça me donne encore plus envie de la tester (je vous arrête tout de suite, oui elle nécessite un traitement E4, ce qui n’existe plus, mais je pense la traiter en traitement croisé).


Christmas carolers -1961 – Photographe : Neil Montanus © KODAK


Children’s make believe parade, Rochester, New York – 1970 – Photographe : Lee Howick © KODAK


Snapshots at Christmas – 1957 – Photographe : Charlie Baker © KODAK


Sterling Gardens, Tuxedo, New York – 1969 – Photographe : Normal Kerr © KODAK
Un des premiers Colorama avec des afro-américains … tout de même séparés de l’autre couple par les tulipes.


Jasper National Park, Canada – 1960 – Photographe : Peter Gales © KODAK


Saturday night bath – 1964 – Photographe : Lee Howick © KODAK


Tugboat under Brooklyn Bridge, New York City – 1958 – Photographe : Ralph Amdursky © KODAK

Review 2014

Il est temps de faire un bilan de cette année 2014, et je la commence avec cette sélection de mes clichés favoris pris durant l’année. Contrairement aux années précédentes, cette fois il n’y aura que de l’argentique et de l’instantané 🙂 (classés par format en plus). J’espère que la sélection vous plaira, et n’hésitez pas à me faire part de vos préférées. Chaque cliché est cliquable.

135mm

































































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120mm















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Polaroid FilmPack









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Instax Wide

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Polaroid 600












Alors un gros coucou et un gros merci à Woden, Caroline, Wilo, Panda, Sigmund, Laura, Sis’, O., Jessica, Spooky Valentine, Hélène, Maou, Dame Fanny, Lised d’eau douce, Alex, Bulle, Poulette Magique, Psylvia, Luigi, Gali PomPom, Sabrina Sako, Rory, Juliette Paupiette, Adrien et Julie :).

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Mais 2014 a aussi été l’année où :


J’ai récupéré et réparé cette merveille, un Polaroid Automatic 330 Land Camera qui utilise des films instantanés de type packfilm.



J’ai fais deux films swap avec des photographes talentueux et étrangers, le premier en Israël avec Liat Meir et le second en Angleterre avec Richard PJ Lambert. Je voudrai faire le tour du monde en swap.


Selon Film Trackr, j’ai entamé BEAUCOUP de pellicules cette année, celle la plus utilisée étant la Lomography 400 et l’appareil le plus utilisé, sans surprise, le Canon AE-1 Program.


Je me suis réconciliée avec The Impossible Project grâce à leurs nouvelles chimies sorties cette année, nettement meilleures et durables.


J’ai bien agrandi ma Review Argentique qui compte maintenant mon avis sur 26 appareils et 36 pellicules, et je comptes bien continuer à l’agrémenter en 2015.


J’ai commencé en mars une Review similaire sur la photo instantanée, qui grandit un peu plus doucement.


J’ai organisé ma première exposition photographique, Soft skin.


J’ai rencontré des gens vraiment chouettes grâce à la photo et à internet (photo : Poulette Magique).


Je me suis sérieusement mise au moyen format avec cette autre merveille, le Semflex Standard 4.5.


J’ai également ouvert un petit shop pour vendre des tirages.


J’ai nettoyé pas mal de spécimens.


J’ai d’ailleurs vu ma première baleine en dehors des musées.


J’ai exploré plein de nouveaux endroits.

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A très vite pour les nouvelles aventures de 2015 (qui commencent déjà). J’espère que cette année vous apportera également plein de bonnes choses à tous.