From Hell to Switzerland (with love)

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From Hell to Switzerland (with love)
Fanny
Août 2014

Ces photos ont pour moi un goût particulier. De soleil et de fer peut-être.
Parce que elle, mon amie. Parce que elle, son histoire.

Elle est venue me voir pour qu’on réalise une série de photos, avec elle. Avec sa blondeur, ses robes, la Suisse, la chemise et trois tubes de faux sang.

Il y avait six mois à conjurer, une transformation physique, une renaissance à mettre sur pellicule. Une fin à libérer, un cœur qui saigne à stopper. Un corps de femme à travestir, des attitudes d’homme pour exorciser.

Et puis l’atmosphère de la séance, les rires, le sang à asperger au vaporisateur, l’eau de mer, son sourire, les peaux blanches, l’assistant ours qui dort dans un coin, l’heure dorée, …
Merci de m’avoir fait confiance.

“Je ne sais pas si tu t’en souviendras, dans dix ans. De cette blessure, et de cette année 2014 qui n’en finissait pas.”

“Quand on gratte un peu, le sang n’a pas encore bien coagulé. J’en ai plein les ongles, les mains, les doigts. J’en ai plein la bouche, ça coule dans ma gorge à en suffoquer. C’est poisseux et ça me noie.”

“Alors s’il te plait, même dix ans après, souviens toi, de ce moment là. Au creux de l’été de cette année qui s’étirait, et qui n’en finissait pas. La vie qui battait de nouveau, et tes mains qui ne tremblaient pas.”

“Cet été est déroutant. Déphasant. Déstabilisant.
Il brûle tout ce qui le retient. Les jours, mes habitudes, mes chemins. (…) A la fin, il ne reste que moi, nue et noire de fumée. Ma maison brûlée sous mes orteils, le vent sur ma peau fragilisée.
Je suis venue, j’ai vu, je suis invaincue.”

Ces photos ont été réalisées avec un Canon AE-1 Program, une pellicule Kodak Gold 200 (35mm) et un Semflex Standard 4.5 avec un film Fuji Superia Xtra 400 (6×6).

Vous pouvez voir des polaroids de la séance dans ce post !

Vulpes vulpes # 4

En janvier je vous avais parlé d’une renarde trouvée morte sur la route dans ce post. Aujourd’hui le processus de nettoyage est enfin terminé et voici un petit point rapide sur ce qu’il en ressort.

Je l’ai nettoyé par macération, comme je l’avais annoncé, après dissection.
Il s’agissait bien d’une femelle adulte assez jeune (entre 1,5 et 2 ans je dirais). Lorsque je l’ai récupéré il était déjà évident qu’elle avait été écrasée et qu’il y avait eu beaucoup de dégâts, mais je pense qu’on s’en rend mieux compte avec le squelette nettoyé. Tous les os brisés et/ou fracturés sont représentés en violet sur la photo suivante, ce qui laisse intact seulement l’extrémité des pattes et quelques vertèbres. Je pense qu’elle n’a pas seulement été percutée, mais qu’elle est réellement passée sous les roues d’une voiture.

Le crâne est dans un état lamentable et il m’a été impossible de le remonter :

Une partie des côtes ne figurent pas sur ces photos, car elles sont trop fragmentées :

Lorsqu’on a trouvé le corps, il était éventré et des fragments d’os en avaient été expulsés, notamment au niveau du bassin, qui est alors très incomplet :

Les os des extrémités des membres, étant petits, ont été moins malmenés :

Je n’ai pas détecté d’anomalies ou de pathologies sur cet individu (rhaaa), mise à part celle-ci, assez courante. Il s’agit des cartilages costaux (qui relient les côtes au sternum pour fermer la cage thoracique) qui se sont ossifiés par portions :

Petite comparaison rapide avec les autres renards déjà présentés ici. Le 1 est un vieux mâle qui s’est fait renversé, le 2 est un renard adulte (mâle ?) dont je ne connais pas les circonstances de la mort, et le 3 une femelle adulte également morte sur la route. La nouvelle est la plus petite, que ce soit au niveau du crâne (ce n’est pas flagrant sur la photo, mais c’est le cas) ou des os longs, et je reste toujours autant impressionnée par la taille des os du vieux mâle.